Il est des cohabitations qui ne fonctionnent pas. En France, des milliers d’éoliennes potentielles sont bloquées pour ne pas interférer les spectres ultrasensibles des installations météorologiques et militaires.
Mais les chercheurs et les industriels d’Astrium (filiale d’EADS) et de l’Office National d’Etudes et de Recherches Aérospatiales (ONERA) ont mis au point des pales furtives sur lesquelles « la signature radar peut être 100 fois inférieure à celle d’une pale normale » grâce à la pose d’une couche de matériau absorbant ainsi qu’un mince film réfléchissant. Les tests de ces pales furtives ont débuté mi-novembre dans l’usine de Blanquefort, en Gironde.
Fabrice Boust, chef du projet chez Onera, explique que « rentrer dans l’enveloppe [budgétaire] était la principale difficulté mais on y est arrivé, avec des matériaux très peu chers. Il y a aura un surcoût de 10% sur la pale. Mais comme elle ne représente elle-même qu’un quart du prix de l’éolienne, l’impact sera très faible« . Le but n’étant pas de rendre invisible la pale, mais plutôt de la masquer par rapport à certaines fréquences.
Robert Bellini, ingénieur au service Réseaux et Energies Renouvelables à l’Agence De l’Environnement et de la Maîtrise de l’Energie, indique qu’on « n’a pas encore suffisamment de retour d’expérience pour savoir ce qui est le plus efficace techniquement. Mais avec l’éolienne furtive on s’attaque à la source du problème. Alors qu’avec les autres, on s’en accommode« . Des propos qui font référence aux méthodes concurrentes, notamment la technologie développée conjointement pas Vestas et Qinetiq ou le logiciel de placage d’éolienne du groupe Thales.