Nos deux sherpas étaient à Abidjan sur invitation de la présidence ivoirienne (évidemment). Au programme sortie en boîte de nuit, sur la rue Princesse. Pour que tout le monde sache "que la guerre est finie", précise le président ivoirien. Surtout l'occasion de s'afficher aux côtés du grand Jaaack qui persiste et signe: "je suis très heureux de me retrouver auprès du président, qui, on l'a vu ce soir, bénéficie d'une grande popularité à Abidjan et notamment dans les quartiers populaires".
Oublié le conflit ivoirien pour le député du Pas-de-Calais, qui préfère se souvenir "l'époque où il venait ici comme jeune professeur, dans les boîtes de nuit, dans les bistrots, dans les cafés". Que la vie est belle à Abidjan, la ville la "plus vivante d'Afrique" (Jaaack)
Le rôle de Laurent Gbagbo pendant la crise ivoirienne qui l'a opposé aux rebelles du Nord conduits par Guillaume Soro est plutôt trouble. Concernant la France, rappelons qu'en bombardant des positions des Forces Nouvelles à Bouaké, l'aviation gouvernementale avait tué 9 soldats français qui sécurisaient la "zone de confiance" sous mandat des Nations-Unies. Jacques Chirac avait ordonné la destruction de toute la flotte ivoirienne quelques heures après.
Henri Emmanuelli, cité par Médiapart, tempère les ardeurs de son collègue Jaaack à propose de Gbagbo: "Ce n'est pas Bernadette Soubirous, mais ce n'est pas un assassin non plus. Il faut quand même voir le bordel qu'il doit gérer et comment il s'est fait imposer son gouvernement après les accords de Marcoussis. C'était franchement inacceptable. Mais avant toute chose, c'est un authentique socialiste, qui garde une référence en tête, celle de la Révolution française. Pour le reste, il a refusé d'emblée la tutelle de l'Elysée de Chirac et il continue de le payer."
Certaines causes meritent-elles de mettre ses principes sous un mouchoir?