Depuis juillet 2005, les tarifs règlementés de GDF Suez ont augmenté de 80%. Et cela n’est pas prêt de s’arrêter : le gouvernement Ayrault prévoit une hausse des prix comprise entre 2 et 3%.
Pourtant les prix semblaient stabilisés
Au quatrième trimestre, les coûts d’approvisionnement de GDF ont été moins élevés que prévu ce qui a limité l’ampleur de la hausse des tarifs. Mais dans le même temps, le Conseil d’Etat a invalidé le relèvement du prix du troisième trimestre car celui-ci a été jugé trop faible. Cette décision devrait entraîner une nouvelle flambée des prix du gaz en pleine période hivernale. Le Premier ministre Jean-Marc Ayrault s’est refusé à confirmer l’augmentation des tarifs de 2 à 3% mais a reconnu que «nous sommes confrontés régulièrement à des hausses» dues aux contrats à long terme liés au prix du pétrole signés par GDF Suez avec ses fournisseurs et qui l’empêche de contrôler le coût de ses approvisionnements.
Retour sur l’évolution des tarifs réglementés du gaz
C’est ainsi que les tarifs réglementés du gaz de GDF Suez, qui concernent 85% des abonnés au gaz en France, ont bondi de près de 80% depuis juillet 2005, selon des données de la Commission de régulation de l’énergie (CRE).La période 2005-2009 a donc été marquée par une hausse exceptionnelle des prix. Plus particulièrement, les années 2007-2008 ont engendrée une hausse exceptionnelle due à l’envolée des cours du pétrole (147$ le baril en juillet 2007). Pour la même raison, 2010 a été marqué par la flambée des prix : +9,7% en avril et +4,7% en juillet. Mais les contestations des associations de consommateurs ayant suivies ont entraîné la mise en place d’un contrôle des prix en 2011 et 2012 lequel a permis une hausse modérée des tarifs gaziers malgré la hausse continue du prix du pétrole.
Comment freiner la hausse des prix ?
Une piste pour alléger la facture consisterait à se tourner davantage sur les prix de marché, moins élevés que ceux des contrats à long terme. Mais le risque serait alors de réduire la sécurité d’approvisionnement en gaz et d’augmenter la volatilité des tarifs. Une autre idée serait d’étendre le nombre de bénéficiaires des tarifs sociaux du gaz, qui passeraient ainsi de 400 000 aujourd’hui à près d’1,5 million. L’Etat pourrait également décider de porter de 26 à 30% le poids des prix de marché au détriment de celui des contrats d’approvisionnement à long terme. Il ne reste plus qu’à attendre le communiqué de Delphine Batho, ministre de l’Energie, qui devrait annoncer la stratégie du gouvernement socialiste cette semaine pour limiter la hausse du gaz dans les années à venir.
Anne Vibert