A tout le moins, elle a eu lieu. Et rien que ça, c’est bien. Hier soir, mardi 11 décembre, dans le froid glacial, à quelques encablures de Noël, alors que nous n’avons pas réalisé une préparation « au bouton de guêtre », nous avons réuni à Montreuil une assemblée citoyenne thématique. Son ordre du jour était, sur le papier, « Contre la crise et l’austérité, les propositions du Front de gauche c’est maintenant ». Dans les bons points de cette soirée, nous étions une petite soixantaine dans la salle. Matthias Tavel, mon ami qui intervenait pour présenter les propositions politiques du Front de Gauche, m’a confié à la sortie : « Je suis content, c’est la première fois que je m’exprime devant autant de monde sur la question de l’austérité ».
Matthias Tavel au micro présente les propositions alternatives du Front de Gauche contre l’austérité
C’est sûr, l’austérité ne fait pas rêver. Et quand ces enfoirés de PSA annonce 3.200 suppressions d’emploi de plus, que le gouvernement baisse le pantalon à Florange en capitulant devant le liquidateur Mittal, y a de quoi désespérer Aulnay puisque Billancourt n’existe plus. Dans ce cadre, 60 c’est déjà pas mal. Nous avons pu dire donc combien – même en système capitaliste – l’austérité nuit à cette part de la politique que l’on appelle économie. Selon l’Insee, les politiques austéritaires menées dans la zone euro ont coûté 0,6 % de croissance. En langage humain, ce sont environ 2,5 à 3 millions d’emplois en moins dans les pays concernés.
Au cours de la discussion, nous aurons aussi entendu Matthias évoquer les grandes lignes du contre-budget du Parti de gauche qui traduit une alternative possible et concrète, crédible surtout, au choix opéré par les sociaux-libéraux. Pour le PCF, Taylan Coskun a, lui, fait des propositions d’action concrètes au niveau local. Son organisation nous suggère – pour la deuxième fois - d’organiser une votation citoyenne sur les pistes alternatives que le Front de Gauche met en débat au niveau national. Parce que oui, en vrai, il y a une campagne nationale du Front de Gauche contre l’austérité.
On a juste oublié de vous en parler hier soir ! C’est con. Mais comme je suis gentil, je vais tenter de réparer cet oubli fâcheux ce matin.
Le Front de Gauche a réuni son conseil national samedi 8 décembre. A son issue, il a été décidé de mettre en mouvement une campagne nationale contre l’austérité, pour faire valoir nos propositions alternatives, dès le mois de janvier. Tract, affiche, initiative de convergence… tout y est pour assurer la lisibilité de nos contre-propositions politiques. Cette campagne a été évoquée par plusieurs instances. Le conseil national du PCF l’a mise en débat lors de sa réunion du 21 novembre dernier de manière assez précise :
Nous proposons une grande campagne nationale sur le thème « l’alternative à l’austérité, c’est possible ». Le PCF propose au Front de gauche de s’y engager très fortement, d’en faire notre feuille de route des six prochains mois, et d’y associer toutes celles et ceux qui veulent en être. Nous proposons une implication citoyenne très large : grand meeting national de lancement avec une série de réunions publiques en régions, organisation de votations citoyennes, de marches contre l’austérité, assemblées, ateliers législatifs, journées de mobilisation sur des questions précises permettant de faire la démonstration que des solutions existent. Nous allons proposer des mesures plus justes socialement et bien plus efficaces économiquement.
Dans l’Humanité du 6 décembre, Janette Habel qui intervenait hier soir, Roger Martelli et Pierre Khalfa entre autres la réclamaient en ces termes :
Il est indispensable que le Front de gauche mène une campagne nationale, contre cette politique d’austérité, sur des mesures d’urgence pour sortir de la crise. Cette campagne, dont le contenu doit être discuté collectivement, doit s’appuyer sur une mobilisation de l’ensemble du Front de gauche, organisations politiques, assemblées citoyennes, associations locales, fronts thématiques et adhérents non encartés.
Bon, si la présence de deux membres du conseil national du Front de Gauche hier soir, à Montreuil, ne nous a pas permis d’en savoir plus concrètement, voici ce qui a été décidé le 8 décembre. Cette campagne se déclinera selon trois thèmes principaux : la prééminence du politique qui implique de « casser l’idée que les pouvoirs publics ne peuvent rien contre le grand capital, les agences de notation et les marchés », une nouvelle vision de l’Europe conforme aux promesses de François Hollande « qui avait promis une réorientation de la politique européenne, une renégociation du traité de stabilité et une modification des missions de la banque centrale européenne » et, dans tous les secteurs de la société, « plus de démocratie ». Dans ce cadre, le contre-projet de budget proposé par le Parti de Gauche prend toute sa place. Il faut avoir le courage de s’attaquer à l’argent, au capital pour récupérer des marges de manœuvre.
Bonus militant : téléchargez le tract Ni chômage, ni précarité, mobilisation !
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Bonus vidéo : Arcade Fire and David Bowie “Wake Up”