Jack Sparrow se retrouve mendatait par le gouvernement britannique pour aller chercher la Fontaine de Jouvence. Mais cela ne se fera pas sans l'appui d'un certain Barbe Noire et il faudra taper sur quelques sirènes...
La critique flamboyante de Borat
2007. Gore Verbinski signait un troisième volet de la trilogie Pirates des Caraïbes en forme d'apothéose gâchée par deux heures d'ennui, avant un véritable final bourrin. Jusqu'au bout du monde apparaissait donc comme un chant du cygne pour la saga et on doit bien avouer qu'il était temps que la farce s'arrête. Malheureusement, à Hollywood, c'est comme tout: plus ça rapporte gros, plus on en veut. C'est encore le cas ici. Disney et Jerry Bruckeimer se mettent en tête de se refaire un petit coup pour la route. Sauf que Verbinski ne sera pas à la barre, vraissemblablement plus préoccupé à faire sa pépite Rango que le reste (compréhension totale). Rob Marshall, réalisateur du sympathique Mémoires d'une geisha et du ridicule Nine, entre en scène, ce qui n'annonce pas grand chose de bon. Rajouté à cela Johnny Depp qui augmente considérablement son salaire (vous vous souvenez des 20 millions de cachet de Schwarzy dans les années 90? Ce n'est rien à côté des 56 millions de Depp) et une 3D en post-production; et vous obtiendrez La fontaine de Jouvence. Au casting, on retrouve peu d'acteurs des premiers volets, certains attendant encore qu'on les appelle. N'est-ce pas Orlando Bloom et Keira Knightley?
Geoffrey Rush, Kevin McNally et Keith Richards sont donc de retour en Barbossa, Gibbs et Papa Sparrow; et sont rejoints par Ian McShane, Penelope Cruz, Sam Claflin, Astrid Bergès-Frisbey, Richard Griffiths, Stephen Graham et même Judi Dench le temps d'une séquence assez ridicule. Le film sera projeté à Cannes, mais l'accueil sera particulièrement froid et ce sera encore pire avec les critiques. Vraissemblablement, La fontaine de Jouvence serait définitivement le volet de trop. Plus d'un an après, en tarif de groupe (maintenant quand je ne trouve plus des navets sur le net, je les prends en groupe de trois pour trente euros), votre cher Borat se décide à le voir et il faut bien le dire que ce quatrième volet se révèle peut être plus vain que Jusqu'au bout du monde. Et pourtant il n'y avait pas vraiment de quoi! Ainsi, même dès le début, l'ennui est total et cela continuera jusqu'à la fin du film. Peu motivée, l'équipe fait dans la redite (Jack repart chercher un trésor, avec toujours Barbossa aux fesses et des retours sentimentaux qui se résument à des baffes) et surtout ne renouvelle rien. Jack est donc toujours en prise avec le gouvernement de l'époque (soit la même chose que depuis le premier) et doit trouver un trésor (soit peu ou prou le même schéma que le dyptique précédant).
De plus, les scénaristes nous refourguent le même amour impossible. Changer fauché et riche par pasteur et sirène! Je sais, je caricature un peu mais bon, dans le schéma narratif, on est non seulement en terrain connu, mais surtout en terrain déjà vu et revu. La formule est la même mais ne change jamais, sans renouvellement. Preuve en est avec le personnage de Jack Sparrow. Si dans Le secret du coffre maudit, le cabotinnage de Depp faisait plutôt rire, aujourd'hui il casse plutôt les pieds. A force de jouer tout le temps la même chose, le public en a un peu marre. L'acteur vraissemblablement non, vu qu'il enchaîne le même genre de rôle depuis 2003. Pour le reste du casting, Rush en rajoute une couche de plus et on est pas étonné de le voir partir en mode Johnny Depp. Le personnage de Gibbs est complètement absent, alors que c'est quand même l'adjoint de Jack et aussi un personnage récurrent. Penelope fait comme tout le monde: elle cachetonne pour pas grand chose. McShane profite de l'attention de ce genre de production pour prendre le chèque. Quant au couple, dans le genre inexpressif (aussi bien l'anglais que la française, et pas de solidarité cocorico, Borat ne fait pas comme Studio et TF1 et il le vaut bien) il se pose là.
Un quatrième volet aussi inutile que chiant: définitivement de trop.
Note: 5/20
Note naveteuse: 16/20