Et voilà, ça recommence ! Non, mais jamais je ne vais grandir, devenir sage, me départir de mon spleen du dimanche, cesser de me pourrir mes dimanches à l’idée de la semaine et ses galères putatives qui s’annoncent ?
Pourtant croyez m’en, faute de guérir, je me soigne, suis passée maître en soins palliatifs. Des soins capillaires, des masques de beauté (j’ai bien dit DES), tous ces machins futiles et essentiels qui nécessitent du temps, la vacuité cérébrale, et ne peuvent nuire au moral. Et puis une petite retouche pilaire et un ripolinage phanère, ce que les habiles dont je ne fais pas partie appellent une pose de vernis, pour pouvoir me présenter, frigorifiée, la goutte au nez, mais sous mon meilleur profil dès demain au boulot.
Mais voilà il est cinq heures la nuit tombe. Et c’est l’heure anglaise, l’heure du thé, celle où les bébés pleurent, les oiseaux tourbillonnent, les chats deviennent fous, et que je tombe sur ça
une tablette de chocolat new-yorkaise, au nom plein d’humour et d’inspiration, qui m’a été offerte par une amie qui m’est chère.
Oui, mais, elle est trop belle cette plaquette, ce packaging est une véritable œuvre d’art, et numérotée qui plus est. Et me voilà replongée dans un dilemme, hésitant entre l’envie de conserver cette beauté trônant aux côtés de ma théière en fonte japonaise, et le réconfort d’un carré de chocolat.
Le téléphone sonne, c’est l’heure des confidences, des bilans de la semaine écoulée, des souvenirs lointains des projets à court et moyen terme, des rires, des exclamations, des étonnements partagés, en buvant notre thé à quelques kilomètres de distance. Je ris, m’exclame tu vois je te l’avais dit, m’étonne non c’est pas vrai. On raccroche, le sourire aux lèvres.
Je lève les yeux, il est là face à moi, a écouté notre conversation, n’en a pas perdue une miette. Il me nargue, me provoque, alors
Croquera craquera pas ?…