Chieuse !

Oui, suis une chieuse qui longtemps a tu sa vraie nature

Sage et raisonnable, toujours d’accord, dans le compromis, accommodante et raisonnable, ça c’était mon moi d’avant, avant que je ne réalise que ça ne l’était pas, que telle n’était pas ma nature. Que je n’aimais pas ça que je ne m’aimais pas ainsi.

Alors j´ai appris à dire non, en y adjoignant un merci, sans me départir de mon sourire, que de s’énerver de servait à rien, que c’était nocif pour moi. Enfin, ça, dans le meilleur des cas, car parfois il faut bien élever la voix pour se faire entendre, manifester son désaccord, entendre sa volonté, la faire respecter.

Parce qu’être femme, si l’on en croit ses messieurs, se résume souvent entre choisir entre casse-couilles et castratrice, et que moi j’ai choisi d’être moi. Tout simplement, même si simple, ça ne l’est pas toujours …

Car croyez m’en pas aisé de faire entendre ses désirs, sans que certains ne les confondent avec des caprices, compliqué de vouloir sans paraître exigeante, exiger le respect … Et l’obtenir … Demander du rab de cacahouètes au barman bougon (pléonasme), choisir son palmier (celui du dessous, tout au fond inaccessible) à la pâtissière, renvoyer la mémé dans les cordes et à sa place dans la file d’attente, qui n’est assurément pas devant moi ! « Non mais  » sont devenus mes mots préférés !

Alors, j’ai remarqué que la chineuse était à la mode, que certains s’en mettaient plein les fouilles en écrivant des livres à leur sujet, dont un réservé aux hommes, que j’ai parcouru en douce et qui m’a bien affligée (certains prennent AUSSI les hommes pour des crétins), et j’ai décidé qu’il était temps pour moi de faire mon coming out : suis une chineuse et n’y veux rien changer !