Éloignez les enfants, et les personnes sensibles, mais il semblerait bien qu’après avoir pris tant de risques inutiles, sans doute pour dissimuler une tendance dépressive, entrepris une carrière de monte-en-l’air pour le moins suicidaire, le Père Noël ait disparu.
Sans doute que comme moi vous n’avez pu que le constater, que cette année, à quelques jours de Noël nulle trace du Père Noël dans nos rues. Aucune pathétique silhouette suspendue aux balcons, faisant mentir l’adage « Noël au balcon … ». Aucun bonhomme débonnaire alpagant nos bambins sur le trottoir, pour une photo, échanger quelques mots, s’enquérir de leur sagesse durant cette année écoulée, de leurs souhaits en matière de cadeaux, recueillir leurs sourires, provoquant quelques fois leurs cris de terreur.
Je suis consciente de l’ingratitude de ce métier, de sa précarité dans des conditions indignes. Sous notre hémisphère, il lui faut affronter le plus grand des frimas, passer par des cheminées, affronter les flammes, remplir des chaussures pas toujours propres. Aucun inspecteur du travail ne pourrait tolérer une telle situation.
Et puis avec la crise qui met à mal son petit commerce toutes et ces rumeurs de fin du monde qui lui laisse envisager l’inutilité de son labeur, n’ont pu que lui donner un coup au moral. On a beau être le Père Noël, on n’en est pas moins homme, et de la vieille école, consulter un psychologue a dû lui sembler dégradant.
Alors moi, je vous le dis, c’est une évidence, le Père Noël est mort, ou a pris sa retraite. A moins qu’il n’ait fui Marseille.
Alors si vous autres, autres que Marseillaises, le croisez dans votre ville, glissez lui à l’oreille qu’il n’oublie pas mon petit soulier …