En l'absence d'économies, le budget 2013 est un faux remède aussi dangereux que ceux imaginés par les médecins de Molière qui tuaient le malade en prétendant le soigner.
Par Michel de Poncins.
L'austérité imposée volontairement et cruellement aux peuples européens, et notamment au peuple français est une véritable punition. Elle est contraire à la logique car tout existe pour que la France revienne sans délai à la prospérité, c'est-à-dire à la richesse pour tous. Cette austérité est une sorte de punition imposée au peuple par les hommes politiques agissant en bande organisée. Les ingrédients de ce poison sont connus.Au premier chef, se trouve la volonté affichée de lutter contre les déficits budgétaires. Au lieu de faire des économies, seul moyen efficace de lutte, le pouvoir choisit d'écraser le pays et, en particulier, les entreprises par les impôts et il choisit ainsi de détruire le pouvoir d'achat. Après l'ouragan meurtrier de 2012, il agite la menace du budget 2013 ; ce dernier est comme “un nuage de Tchernobyl” s’avançant avec des changements permanents. Ce faux remède est aussi dangereux que ceux imaginés par les médecins de Molière qui tuaient le malade en prétendant le soigner.
Beaucoup de ces impôts sont rétroactifs. Comment une entreprise ou un particulier peuvent-ils faire une bonne gestion s'ils ne savent pas à l'avance le vrai statut fiscal de leurs décisions ? Les entreprises petites ou grandes sont les seules créatrices de richesse ; l'Énarchie ne peut par nature le savoir vraiment ! La décision d'embaucher soit une personne, soit cent personnes, se prend pour augmenter la clientèle, exporter au loin, progresser dans la recherche ou tout autre motif. Pour prendre cette décision difficile, surtout avec les mille obstacles du code du travail, il faut être assuré de faire dans la durée, des bénéfices largement supérieurs aux coûts des embauches prévues. Avec l'ouragan fiscal imprévisible, le compte n'y est pas et les acteurs de l'économie se réfugient dans l'attentisme. Pour cette raison évidente, le chômage déferle et le pouvoir se lamente sur une catastrophe qu'il crée et amplifie lui-même. Il en est de même de la croissance dont la panne injustifiée, en France et ailleurs, s'analyse de la même façon.
Et les économies ?
Nous y arrivons inévitablement. Le pouvoir en parle abondamment pour ne pas les faire et, surtout, pour ne pas les faire de la façon adéquate que nous verrons plus loin.
Il se livre, certes, à quelques amusements de détail. Il prévoit de diminuer le nombre des fonctionnaires, mais un fonctionnaire à la retraite coûte fort cher sa vie durant ; simultanément il crée de nouvelles administrations comme ce nouveau dinosaure que sera le Grand Paris. Il ne manque pas, aussi, de distribuer à l'étranger et à foison de l'argent qu'il n'a pas.
Les impôts quels qu'ils soient détruisent la richesse. La seule façon de créer la richesse pour tous, au lieu de l'austérité, est de les remplacer par des économies d'argent public. Il faut toutefois énoncer des conditions impératives.
Les conditions
Voici ces conditions qui, jusqu'ici, n'ont pas été, sauf erreur, énoncées nulle part ailleurs. Pour que les marchés, juges suprêmes et inévitables, applaudissent le projet, il est indispensable que les économies soient liquides, immédiates et massives.
Liquides ? Décider de supprimer les sous-préfectures est une urgence absolue. Toutefois, cela ne donnera de l'argent que dans un temps lointain, eu égard aux résistances probables et à la lourdeur des formalités pour vendre les locaux. Il faut, certes, le décider pour l'effet psychologique et pour récolter du fruit plus tard. De même, vendre le stade de France, véritable boulet pour la nation malgré la propagande, ne fournirait de l'argent que dans un temps plus ou moins lointain.
Immédiates ? La suppression des impôts, avec peut-être le Gel Fiscal Total (GFT) pendant un an, relancera l'emploi et la croissance sans aucun délai. On ne peut, évidemment, juger à l'avance des impôts à supprimer les premiers : il n'est pas de bons impôts et il n'en est que de mauvais ; l'objectif final doit être de faire de la France un paradis fiscal à l'inverse de l'enfer fiscal qu'elle est devenue. Toutes les économies d'argent public qui remplaceront les impôts doivent alors se trouver sans tarder dans la trésorerie de l’État pour limiter les déficits et créer des surplus. Cela implique qu'il n'y ait pas de difficultés juridiques insurmontables. N'oublions pas que le gouvernement de salut public qui décidera le programme se heurtera à la cupidité connue des élus qui s'alimentant largement aux gaspillages publics sont capables d'exercer des recours. L'Union européenne se plaint à juste titre de l'absence de réformes en France. Applaudira-t-elle ? Pas si sûr car elle est connue pour ses immenses gaspillages d'argent public.
Massives ? Les marchés, éclairés par les agences de notation, seront frileux. Le bon niveau semble être que le total des économies atteigne le double de celui des impôts à supprimer.
Et la liste ?
Il est impossible ici de fournir une liste des économies à faire mais il faut simplement énoncer des remarques essentielles.
La France est socialisée à 70% environ : la marge de manœuvre est de ce fait immense. Il ne faudrait surtout pas demander leurs avis aux administrations ; il n'est pas besoin de dessin pour comprendre. En revanche, toutes les idées se trouvent en surabondance dans le privé, soit patronat, soit associations.
Il reste à savoir quel gouvernement pourra s'atteler à cette œuvre de salut public. Le mieux serait que ce soit le pouvoir actuel ; il devrait arrêter de naviguer à vue, au hasard de la république sondagère, et commencer à s'occuper du bien commun du peuple français, notamment des plus pauvres. Saura-t-il renoncer à l'idéologie qui l'emprisonne ?
S'il ne le fait pas, la réalité va le rattraper à une allure folle et nous aurons du sang et des larmes.