Je sais, je sais : cela tient plus des voeux pieux. Et puis, va savoir Charles ! Sera t'on là après le 21 décembre ?
Mais le monde du vin connaît quelques turbulences qu'on va rappeler et quelques lignes d'action qu'on va évoquer.
La folie de prix fous
Si Bordeaux a un peu mangé son pain blanc en profitant honteusement et sans vergogne d'illuminés chinois n'ayant aucune perspective sur les anciens prix des classés comme nous nous l'avons, (et donc, pas folle la guêpe, on laisse ces vins hors de prix, et finalement pas si supérieurs que ça à tant d'autres tout autant méritants),
Si la Bourgogne a eu un comportement bien plus modeste, discret, intelligent et monte maintenant avec discrétion vers un état de référence absolue pour des amateurs pointus,
Si les italiens viennent de mettre le turbo pour rattraper le temps perdu en Asie, et avec de gros moyens,
… que personne n'oublie un fondamental : le chinois peut se faire rouler une fois, jamais deux.
Et, histoire de voir ailleurs si j'y suis, ne pas oublier l'Inde, la Russie, le Brésil, le Mexique, le Canada et quelques chemins de Canossa à parcourir aux USA.
L'excès et pourtant la nécessité de salons
Plus d'un producteur "haut de gamme" ne voit pas l'ardente nécessité de participer à tous les salons qu'on lui propose. Vous calculez à l'année les coûts de transports, les frais d'hôtel, les frais de stand, les invitations à faire, les bouteilles à servir, les zozos qui viennent s'abreuver grato alors même qu'ils n'achèteront pas vos vins,
vous y ajoutez les manifestations à Hong-Kong, NYC, Beijing, Shanghaï sans oublier la Suède et le Canada, et hop, vous voilà dans des coûts totaux approchant les 6 chiffres.
Mais si vous dépendez d'une note dans un Guide, si vous n'avez pas suivi un de Boüard qui préconise la création de "marque", vous devez encore dire oui à plusieurs sollicitations de salons. Bref, c'est un secteur où il faudra faire des choix.
Le départ (faux ou partiel) de Parker
D'abord, il ne part pas puisqu'il continuera à couvrir le Bordelais et le Rhône. Mais ce qu'il vient de faire va entraîner quelques turbulences dans le monde de la critique. Car, ne l'oublions jamais : ce qu'attend un producteur d'un critique, c'est qu'il fasse bouger ses stocks. Je sais, dit comme cela, c'est du brutal, mais c'est la vérité profonde. Tout le reste n'est qu'aimable discussion de comptoir, quand bien même parfois on peut parler de comptoir "trois étoiles".
Si Galloni se met à son compte - ce que je souhaite - et s'il vient à Bordeaux pour les primeurs, oui, là il y aura du buzz car aux USA, ce garçon a su se faire une réputation à l'opposé d'un Jay Miller, pour sûr !
L'internet
Que personne ne se fasse d'illusion. Nous ne sommes qu'aux prémices de ce que l'Internet va créer dans le monde du vin. Plus que jamais, tout ce qui sera publié sera passé au crible de critiques allant d'un ridicule consommé à une analyse de grande valeur.
Il suffit de lire ce qu'Oliv et Perez ont écrit sur les dégustations qu'ils ont fait tous les deux à Villa d'Este lors du WWS pour se rendre compte de l'insignifiance de tant de critiques "papier" dont les commentaires sont d'une banalité confondante, oubliant systématiquement que ce que veut l'amateur, c'est de savoir si oui ou non le vin apporte du plaisir, de l'émotion, et à quel niveau. Bref, on veut aussi du coeur et pas que des mots techniques qui sont souvent, trop souvent, des marques d'une grande insuffisance.
Bon là, je vous laisse. Lohengrin à la Scala, retard interdit ! Désolé si des fautes de frappe, pas le temps de me relire. Oliv va me morigéner :-)