Hier, nous avons eu la chance de voir le nouveau film de Peter Jackson : Le hobbit, un voyage inattendu. Après une longue et difficile gestation, le film voit enfin le jour, et ce 10 ans après La communauté de l’Anneau. La trilogie du Seigneur des Anneaux est restée dans la légende. Va-t-il en être de même pour cette adaptation du livre de J.R.R Tolkien Bilbo le hobbit ? Cela semble bien parti…
Martin Freeman est juste parfait
Dans un trou vivait un hobbit
(SPOILER, passez au paragraphe suivant si vous n’avez pas lu le livre) L’histoire, vous la connaissez pratiquement tous. 60 ans avant le Seigneur des Anneaux, Bilbo est un hobbit qui vit paisiblement dans son trou. Mais cette vie bien rangée va être bousculée par un évènement qui va changer son existence : l’arrivée de la compagnie des 13 nains et du magicien, Gandalf. La compagnie lui propose d’embarquer pour une aventure épique, afin de reprendre leur ville natale d’Erebor, et le mont solitaire qui l’abrite. Le terrible Dragon Smaug a en effet pris possession de la cité il y a des années, et il s’y terre depuis, veillant sur un trésor inestimable. Après quelques hésitations, Bilbo accepte le contrat, et le voilà parti de sa chère Comté pour une aventure comme il n’en a jamais connue.
Le film commence plutôt mal. En effet, les 45 premières minutes sont interminables. On sent que Peter Jackson s’est fait plaisir en filmant Bilbo dans son trou, accueillant la compagnie des nains. Les situations assez plates se succèdent. On voit les nains manger, boire, faire la vaisselle, chanter… Bref, On se demande quand l’aventure commence. Mais une fois que Bilbo a quitté sa Comté natale, le spectateur n’arrive plus à décrocher ! Les situations se succèdent, et les surprises, même pour ceux qui ont lu le livre, s’accumulent !
Des rajouts bienvenus
Il faut en effet signaler une chose. Peter Jackson avait, pour la première trilogie, coupé pas mal de passages du livre, faute de temps. Ici, le procédé utilisé est tout l’inverse ! Le livre est respecté à la lettre, et toutes les péripéties de notre hobbit sont retranscrites à l’écran. Mais Peter Jackson a fait le choix d’enrichir l’histoire de base, en y rajoutant des personnages, des situations, et même des aventures supplémentaires. Certes, certaines scènes sont reprises des contes et légendes inachevées, mais pas que. Le résultat est qu’on a là un film dense, comme les trois premiers, et surtout plus sombre que le livre d’origine, ce qui est plutôt agréable pour la cohérence de l’univers.
De même, on sent que Peter Jackson a pris de la bouteille depuis la première trilogie, avec une meilleure maîtrise de la tension dramaturgique. Dans les premiers films, Frodo et la communauté de l’anneau devaient sauver la Terre du Milieu, rien que ça. Ici, Bilbo doit simplement aider les nains à reprendre leur cité. Mais la mise en scène de Peter Jackson rend la tâche toute aussi importante ! Un bon point. Même si l’on connait l’histoire de base, la tension est à son comble, et nous craignons pour la vie de notre hobbit à chaque fois qu’il se met dans une situation délicate. Un grand coup de chapeau d’ailleurs à Peter Jackson pour la scène des énigmes dans le noir, avec Gollum. Véritable film dans le film, cette scène montre toute la maîtrise de monsieur Jackson concernant la mise en scène et la direction des acteurs. Une scène qui va assurément marquer l’histoire du cinéma ! Les ajouts scénaristiques réalisés par Peter Jackson sont également très bien intégrés, et ont le mérite de ne pas dénaturer le livre en ajoutant de la profondeur à l’univers.
La scène avec Gollum fera date
Un grand coup de chapeau également aux acteurs, qui assurent le travail. La prestation de Martin Freeman, avec son accent so british, est géniale, et il donne à Bilbo la profondeur extraordinaire qui lui manquait dans le livre. De même, Ian McKellen est encore parfait dans le rôle de Gandalf, tout comme les acteurs incarnant les nains. Mention spéciale à Thorin, le chef de la compagnie, dont l’histoire adsorbe littéralement le spectateur. Nous assistons également à quelques caméos sympathiques, comme ceux d’Elijah Wood ou de Sir Christopher Lee.
Un prologue inattendu
Mais le film n’est malheureusement pas parfait. La tâche de donner de la personnalité à chaque nain était immense, et Peter Jackson a échoué. En effet, si vous n’avez pas révisé votre gamme de nains, il sera très difficile de les distinguer tous. Seul Balin est quelque peu mis en avant, et encore. Le sentiment qui se dégage est que nous avons là plus un seul gros personnage que 13. Dommage. De même, le film reprend exactement le même schéma que La communauté de l’anneau, et la trame globale réserve très peu de surprises à ce niveau-là. À la fin de la Communauté de l’Anneau, nous avions tout de même le sentiment d’une quête déjà bien entamée, alors que pour The Hobbit, nous avons plus l’impression d’avoir assisté à un long prologue, et la fin du film signe seulement le réel début de la quête de notre cher Bilbo.
Pour le reste, le film fait son travail. La Terre du Milieu a toujours autant de personnalité et de profondeur, servie par des paysages néo-zélandais à couper le souffle. Howard Shore signe encore une partition épique, mélangeant anciens thèmes et nouvelles musiques. Le design des monstres est également assez bien fichu, et l’on sent parfois la patte de Guillermo Del Toro, qui a énormément travaillé sur le film avant de céder sa place à Peter Jackson. The hobbit est donc une réussite au niveau visuel. Malheureusement, nous n’avons pas eu la chance de voir le film en 48 fps, mais la 3D remplit son travail, sans pour autant être indispensable.
Les 13 nains ne forment en fait qu’un seul personnage
Allez en Terre du Milieu !
The Hobbit, un voyage inattendu est donc un bon, film. Un très bon film. Malgré une première partie molle et le sentiment de n’avoir vu qu’un prologue, le spectateur plonge littéralement dans le film, et n’arrive pas à décrocher ! Peter Jackson a donc réussi son pari, en évitant le syndrome Menace Fantôme tant redoutée… Courez le voir !