Le conflit qui oppose le régime d'Idriss Déby et des rebelles au Tchad est rentré dans une nouvelle phase. Les combats ont repris lundi dans l'Est du Tchad, près d'Adré. Le gouvernement accuse le Soudan d'avoir violé les accords de Dakar de mars dernier, qui prévoyaient qu'aucun pays ne soutienne sur son territoire des rebelles du pays voisin. Abdoulaye Wade, le président sénégalais, pourrait une nouvelle fois assurer une médiation entre les deux camps.
Selon APA, l'armée tchadienne a mobilisé des effectifs vers les zones de combats. On apprend par ailleurs que la capitale N'Djamena qui avait failli tomber aux mains des rebelles en février dernier, est désormais ceinte d'un gigantesque fossé miné de 3 mètres de profondeur sur 4 mètres de large.
En février, Idriss Déby avait bénéficié de l'appui des forces françaises présentes au Tchad. Aujourd'hui les rebelles ont retenu la leçon et mettent en garde contre tout soutien français. Pire, le déploiement de l'Eufor, retardé par les combats de février, est désormais effectif. Un porte-parole des rebelles a indiqué depuis Dakar que "nous sommes prêts à accepter toute force censée protéger les réfugiés et les populations tchadiennes, mais nous doutons de l’Eufor, parce qu’elle est constituée aux trois quarts de Français ". En filigrane, on perçoit le malaise que constitue la présence de l'Eufor dans cette partie du pays. " Pourquoi Paris n’a-t-elle pas demandé une Force des Nations unies, au lieu d’une force européenne maquillée d’un Belge par-ci d’un Holladais par-là, et où les Français sont majoritaires ? " s'interroge le porte-voix des rebelles. Premièrement parce que personne ne voulait se mouiller là-bàs, mais aussi car la crise soudanaise risquait de déstabiliser le pays, ce que la France ne souhaite en aucun cas.
Alors que la force européenne a déjà perdu son premier homme il y a quelques semaines, les rebelles ont averti :"si nous constatons que l’Eufor est venue pour soutenir Idriss Déby, le peuple tchadien saura prendre ses responsabilités".