Deux jeunes businessman débarquent en Russie pour un site qui ne se fera finalement pas. Ils sont en boîte quand d'étranges phénomènes lumineux se produisent. Il se pourrait bien que le monde soit désormais sous le contrôle d'aliens invisibles et électriques...
La critique électrocutée de Borat
Il n'y a pas à dire mais l'ami Timur Bekmanbetov a su très bien rendre à Hollywood son investissement, vu que le russe est désormais partout dans la ville des idées (humour!). Depuis son desespérant Wanted (le fan de comics se ronge encore les ongles des pieds tant il est sur le popotin), le réalisateur a su mettre sa trace partout. Il a ainsi produit un petit film de super-héros en voiture volante (L'éclair noir qui a fini direct to DVD), un film d'animation post-apocalyptique (Numéro 9), un found footage sur la Lune (Apollo 18) et récemment s'est pris une belle branlée au box office avec son Abraham Lincoln chasseur de vampires. Voici donc sa dernière production, The Darkest Hour sorti en janvier dernier dans une indifférence totale (et à vrai dire, tant mieux), alors qu'il n'y avait pour ainsi dire que le dernier Clint Eastwood face à lui. Il faut aussi dire qu'avec une affiche aussi risible, montrant en haut une blonde étranglé par de l'électricité, au milieu le titre du film et en bas Moscou explosant de partout. Je ne sais pas ce qui est passé par la tête des gars du marketing, mais quand on voit ce genre d'affiche foireuse pour un film d'une major (en l'occurence, la Fox), on a plutôt envie d'aller voir ailleurs... et d'augmenter le potentiel nanar de l'entreprise, qui n'en avait pas besoin justement. Si bien, qu'une fois en disponibilité, la Fox sortira une belle illustration pour la jaquette, histoire de vendre un peu ce produit mal-famé.
Pourtant, au casting ce n'est pas le taulé: Emile Hirsch (qui est en pleine mauvaise passe cinématographique vraissemblablement), Max Minghella (The Social Network), Rachael Taylor (Transformers), Olivia Thirlby (Juno) ou encore Joel Kinnaman (le nouveau Robocop). Ce n'est donc pas comme si on avait fait un casting sauvage! Ironiquement, le début fait plus penser à un faux remake de The Social Network, d'autant plus délirant que Minghella incarne une nouvelle fois le couillon s'étant fait voler son idée par un autre, qui plus est une sorte de Facebook du pauvre où on peut se brancher avec des nanas en boîte. Sauf qu'ici c'est par un russe et il est accompagné par son queutard de pote incarné par Hirsch (humour ou comment Hirsch revient à ses début, à savoir The girl next door, ce qui n'est pas flatteur pour son égo). Au bout d'une vingtaine de minutes fort passionnantes, voilà nos héros en boîte, de croiser le salaud qui leur a pris leur idée et de croiser deux jolies filles évidemment brune et blonde (quoi de plus logique que d'avoir les deux sous la main). C'est alors que débarque nos aliens. J'aurais tout vu au cinéma: des dinos-chaussettes, des dinos en carton, des mecs en dinos, des loup-garous en CGI hideux, des lapins qui ont la taille de loup... Mais des aliens invisibles les trois quarts du temps tout en attaquant et une fois découverts ne bougeant plus, je dois avouer que c'est de l'inédit.
Attention séquence what's the fuck dans quelques secondes...Le réalisateur inconnu Chris Gorak (et il est bien parti pour le rester) se met à nous la jouer Predator, avec la vision spéciale de l'alien. Sauf que si c'est pour montrer des pixels en veux-tu, en voilà au temps du photoréalisme, ce n'est pas la peine. Et puis une fois visible, nos aliens sont d'une beauté nanarde de tous les instants. Il s'agit de grosses toupilles Beyblade qui flottent dans l'air! Oui les machins japonais qui se vendaient autrefois pour une boucher de pain quand aujourd'hui, elles sont devenues ringardes au possible. A l'heure où Hollywood adapte les Lego ou le Monopoly, on ne s'étonne plus de rien. En bref, quand on ne les voit pas, c'est invraissemblable, quand on les voit, c'est encore pire! Même en HD (votre cher Borat a osé en effet, mais dans un tarif de groupe avec Excalibur et The American. ça valait bien une petite soirée nanar-navet!) Autre fait improbable, c'est qu'on a beau être en Russie, cela ne change rien du tout. On a juste l'impression que la Fox a autorisé l'équipe à aller chez le camarade Poutine, parce que: 1) le producteur est russe; 2) que ça coûte moins cher que d'aller en France; 3) que ça permet d'avoir des acteurs payés pas cher sur place. De plus, pour des bonhommes totalement débousolés, nos héros trouvent vite du secours en la personne d'un scientifique un peu frappadingue, qui a eu le temps en une journée de trafiquer une arme pour tuer des aliens. Sauf que la seule fois où il l'utilise il meurt (pratique le mode d'emploi), mais en plus nos cocos ne l'utilisent qu'à la fin.
"Alors va-y Emile! Il va m'atomiser! -J'hésite! -Tu ne vas pas faire comme tout à l'heure à rester comme un con devant ton pote se faisant liquider?! -Justement j'hésite! -Mais quel emmerdeur!"Ironie totale quand on voit la scène du métro. Ainsi, nos larrons restants (bah oui, faut s'attendre à voir des morts, qui plus est sans sang, comme ça on garde le PG-13) se retrouvent dans le métro russe (oui, ça existe). Là des faiseaux lumineux arrivent. C'est donc le signal pour dire qu'un alien arrive. Mais l'intello russe se barricade derrière une poutre quand les autres son en bas. Ne jurant que par son courage, Minghella l'a pousse vers le bas et se fait prendre par un alien. Hirsch, qui a le flingue, lui, regarde comme un gamin devant le Père Noël. Il reste là pendant que son pote se fait lentement désintégré alors qu'il a l'outil pour dézinguer l'ET! C'est ce qu'on peut appeler la séquence what's the fuck du film. Franchement, dans le genre invraisemblable et ridicule, elle se pose bien là. Evidemment, Gorak n'hésite pas à faire dans le patriotisme. Mais bien logiquement, ce ne sont pas les américains qui sont les meilleurs, mais les russes! Ils sont entraînés, ont le sens de l'honneur, vous aide en anglais (même quand il s'agit de petites vieilles) et sont des gens comme vous et moi. Clairement, le communiste n'est pas un méchant, absolument pas. On ne s'imagine même pas le résultat en pleine Guerre Froide. Inutile de dire que les acteurs sont franchement à côté de la plaque, la palme à l'ami Hirsch. Pas aidé par la voix de Jim Carrey, Emmanuel Curtil, qui le fait passé pour un Don Juan à deux francs (j'imagine qu'en VO, ça ne doit pas être de la tarte non plus), son rôle devient encore plus caricatural. On pense également à la séquence sobre où il mate Thirlby en train de se déshabiller et sauvé inextremis par un alien qui passe par là. C'est du joli tout ça!
Dans le genre navet de compet avec des extraterrestres, The Darkest Hour peut aller postuler à côté de Battle LA.
Note: non, mais ça va pas?
Note naveteuse: 16/20