Et un premier élément qui permet de définir l’intérêt que l’on doit porter à ce titre de presse gratuite, c’est le nombre de point d’interrogation qui se trouver dans le journal. Et l’édition du 31 mars, en propose pas moins de neuf ! Mais maintenant, il reste à voir où et surtout comment ils sont utilisés ?
- Page deux, “actu France” encart “Initiatives” : “Et si on parlait agriculture” ; mise en encart, donc avec un développement restreint, cette question n’est ni plus ni moins destinée à présenter un cycle de conférences agricoles.
- Page huit, “en couverture“, encart “Vu par” : “Est- ce parce qu’il n’a pas su, parce qu’il n’a pas pu ou parce qu’il n’a pas voulu ?” ; toujours en encart, la question est quand même le fruit de propos rapportés d’un expert et suite à la question, l’encart se termine en quatre petites lignes…
- Page dix, “Economie“, encart “Focus” : “Les européens se protègent-ils correctement ?” ; les quatre cinquième de la page au dessus est consacrée à la présentation d’un produit solaire du leader français du cosmétique et l’étude commentée a été en partie commandée par … cette même industrie.
- Page douze, “Sports” : “Sentiment d’injustice ?” ; après la fin de semaine footballistique vécue en terme d’arbitrage, la question a un poids considérable…
- Page seize, “Culture“, encart “3D” : “Mais qui étaient ces monstres marins ?” ; encore en encart et servant à la présentation d’un nouveau film documentaire à la Géode.
- Pages dix neuf, “Télévision” (trois !) : “Quel a été votre plus mauvais souvenir d’animatrice sur Direct 8 ?” ; “Direct 8 fête ses 3 ans aujourd’hui, comment les acteurs de la chaîne le vivent-ils ?” ; “Quelle est votre ‘culture VIP` ?” ; les deux premières questions sont posées à des animateurs de Direct 8 fêtant les trois ans de leur chaîne et la teneur de ces questions est fortement pernicieuse, la troisième est le titre d’un petit article de promotion pour un émission de Direct 8.
- Page ving deux, “Détente“, encart “La blague” : “Qu’est ce qu’un homme avec une mitraillette dans un champ de blé ?” ; j’ai besoin de commenter…
Je ne suis pas journaliste, simple observateur des médias, mais il me semble tout de même que ce qui se présente comme un journal se doit de questionner l’actualité et la société dans laquelle elle est publiée. Cela semble en être un minimum ? Alors oui, des impératifs économiques (du fait de leur gratuité, il y a quatre pages complètes de publicité, plusieurs encarts un peu partout et deux pages “Economie” qui ne sont que de la publicité) font que ces questionnements ne peuvent avoir lieu sous peine de fâcher.
Mais à cela il faut bien voir que pour certains, cela représente le seul titre de presse qu’ils consultent quotidiennement, alors face à cela, c’est un peu comme pour la nourriture, il faut absolument diversifier ses sources d’information et ne portait un crédit à ces titres que pour les sudokus et mots croisés.
En tous cas, pour terminer, leur slogan “Sortez du quotidien“, je le trouve particulièrement pertinent dans une vision sans doute toute différente de la leur.
Pour juger sur place, retrouver le journal du 31 mars ici, afin de vous forger votre propre avis.