Le dossier Mittal s'est provisoirement refermé sur fond d'échec et de tentative d'arrangement. Cela ne fait pas une politique glorieuse. La communication du gouvernement a mis en avant les dysharmonies de la cacophonie.
Au plus fort de la crise, alors qu'il fut question à un moment que le PS prenne position en faveur « d'une nationalisation temporaire », le gouvernement répond par un communiqué. Quand les mots ordinaires sont suspects et traînent comme une honte des références jugées sulfureuses, les communicants sont priés de passer à l'offensive. D'un brainstorming confidentiellement tenu dans les sous-sol de la pensée énarchique naquirent « toutes les options légales et les outils publics ». Dans son principe la nationalisation temporaire peut s'envisager et être intuitivement comprise alors que options légales et les outils publics apparaissent d'emblée nimbées d'un halo pesant comme une coulée d'acier. L'euphémisme n'éclaire pas. Il est difficile de rentrer chez soi et d'annoncer à son entourage que l'on est devenu « un outil public ».
En déclarant sans fausse pudeur « J'ai pris un sérieux pète au casque », le ministre du Redressement productif a utilisé en même temps une métaphore pertinente et un ton juste. Sans redresser le site de Florange, il sauve néanmoins la communication du gouvernement.