Une moustache aussi bien fournie ne pouvait cacher qu'un gros secret. Celui d'Edwy, c'est une histoire de famille. Un jardin secret qui constitue sa force, son moteur et aussi une irrésistible montée d'émotion à chaque évocation. C'est ce père dont il est si fier. Alain Plenel.
Il faut pour cela revenir en Martinique à la fin des années 50. L'île est alors en pleine mutation, traversée par des restructurations de l'industrie sucrières payée au prix fort en termes d'emploi et un exode massif vers les quartiers populaires de Fort-de-France.
Les émeutes qui surviennent en 1959, naissent d'un incident raciste banal sur un fond de colonialisme finissant. La réponse de l'Etat métropolitain sera aussi aveugle que brutale.
Dans ce contexte un homme s'élève pour dire non. C'est Alain Plenel, vice-recteur de la Martinique. Il prend avec courage fait et cause pour trois jeunes insulaires tués par les CRS. Pour avoir osé dire non, il sera cassé administrativement par le pouvoir gaulliste.
Cette histoire d'amour entre les Plenel et la Martinique ne sera jamais oubliée. C'est dans l'île qu'Alain Plenel entouré de sa famille est venu fêter en octobre 2012 son 90éme anniversaire, honoré par toute une population qui ne l'a pas oublié.
C'est peut être ce souvenir qui explique l'attachement d'Edwy à la citation du poète allemand Friedrich Hölderlin : "Là où croît le péril, croît aussi ce qui sauve".
Edwy, n'est pas le machiavel de la guillotine médiatique, le trotskiste illuminé ou le directeur d'officine que ses détracteurs décrivent ici ou là. C'est au contraire le Robin des bois, l'Albert Spaggiari de l'information. Un défenseur acharné et intransigeant de la République qui estime que "tout ce qui est d'intérêt public doit être public même si cela dérange nos convictions".
Un homme d'honneur, qui incarne souvent le combat du pot de terre contre le pot de fer. Un journaliste capable de porter le fer dans les plaies de la démocratie. Qui signe ses papiers sans autre arme que sa plume. Sans haine ni violence. Et c'est pour cela qu'on l'apprécie.
Vidéo : se rendre à 7'25 :
Le Supplément du 09/12/12 - Partie 1