Cela devient une assez réjouissante habitude. La Fondation Cartier, toujours aussi hype et arty, a une nouvelle fois laissé ses clefs à un artiste qui n’est pas forcément habitué à être ainsi exposé. Le résultat : nous faire découvrir des personnalités cultes sous un éclairage qui se veut inédit… Il a quelques mois, la Fondation Cartier avait laissé David Lynch exposer ce qu’il voulait. En plus d’une immersion dans son univers via la projection de certains de ces films méconnus, dans une ambiance de velour très lynchéenne, on y trouvait des dessins qu’il avait fait sur des serviettes en papier, créant un vaste débat simili-intellectuel sur l’intérêt de ces "manifestions de l’inconscient" ou de "ces gribouillis très anecdotiques".
Ici, pour Patti Smith, c’est un peu la même chose – et le même public, d’ailleurs, assez branché, 25-35 ans, très rock, un peu bobo. Si l’expo, Land 250, porte le nom d’un appareil photo, on y trouve aussi de nombreux croquis – dont certains sont assez brillamment réalisés -, quelques performances filmées, quelques objets et lieux chers à la chanteuse… Et, peut-être la salle la plus amusante de l'expo : une cellule couverte de graffitis des fans-visiteurs de l'expo, ce qui est peut-être un peu plus que simplement original.
Une partie de la bibliothèque lui a aussi été confiée. Mais on a été un peu déçu, on aurait voulu que l’espace y soit plus grand, et qu’on y trouve plus de raretés et/ou de vinyles, mais l’idée reste quand même assez sympa.
Cela reprouve, s'il y avait besoin, que le rock reste un art total…
Le mérite de cette expo, outre l’immersion dans le monde d’un artiste culte, est d’en percevoir les influences – la religion, Rimbaud surtout, et quelques autres poètes. Mais, les fans de Patti le savaient déjà...