La monomanie du syndic rural vaudois

Publié le 10 décembre 2012 par Kalvin Whiteoak

Le canton de Vaud est attaqué de toutes parts depuis quelques mois, plus récemment de façon encore plus virulente. Le syndic rural vaudois de base, si possible au front bas et aux idées courtes, mais de droite dure, râle comme un putois en rut: on lui charge son budget de frais cantonaux insensés, l’État central est beaucoup trop dépensier, le budget communal n’en peut plus, la fichue facture sociale dont on ne sait rien sinon le total, ne cesse de gonfler, et jamais bien sûr au profit des citoyens de la commune qu’il est censé représenter.

Parvenu sur le parvis du Grand Conseil pour sa journée lausannoise hebdomadaire, le même syndic rural vaudois, l’âme quelque peu schizophrène, vote le doigt sur la couture du pantalon la dépense nouvelle X  ou l’investissement Y, dans la droite ligne de ce que son parti a décidé, surtout s’il s’agit d’agriculture. Tenaillé par son envie d’être réélu, il applique un programme, même si ce dernier n’ a finalement pas ou peu de sens.

Cette attitude qui consiste à se méfier en permanence par la main droite de ce que fait sa propre main gauche fait du syndic rural vaudois un étrange spécimen. Une sorte d’indigène tout droit issu d’un mauvais conte.

Certes le canton a assaini ses finances sur le dos des communes. Mais encore fallait-il comprendre le processus et le refuser en temps utile.

Quant aux finances communales, elles sont souvent marquées du sceau de l’inutile luxe. Ici on construit par millions une salle communale inutile et qui servira pour trois soirs par année. Ailleurs on s’équipe de machines, véhicules et systèmes parfaitement inutiles, ou alors complètement surdimensionnés ou luxueux. Ailleurs encore on finance un nouveau trousseau de clés communal « modernes et intelligentes » pour quelques dizaines de milliers de francs. Une paille.

Et qui décide réellement de ce type de dépenses? le même syndic rural vaudois que celui du début du billet, pour sa gloire et pour marquer de grands travaux la postérité qui lui sera ainsi redevable.

Le jour où le syndic d’une commune rurale vaudoise se mettra au budget base zéro, il lui viendra automatiquement  comme une révélation: celle qui lui permettra de réaliser que les finances communales de beaucoup de communes rurales vaudoises sont reluisantes. Et que ces dernières ne cessent d’amortir ou de cacher par tous les moyens comptables possibles profits ordinaires ou extraordinaires.