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Les ruminants

Par Apolline Mariotte @ApollineAM

La mastication stimulerait l’irrigation du cerveau et permettrait une meilleure oxygénation des neurones. C’est dire l’ampleur du potentiel intellectuel qui végète dans les pâturages de nos campagnes.

Combien de têtes chaque jour broient, humidifient, déchiquètent, pétrissent, avalent ? Quelle torture pour la victime qui passe d’une bajoue à l’autre, se retrouve coincée entre deux molaires jusqu’à ce qu’on lui pompe toute sa chlorophylle, qu’elle durcisse et perde son goût et sa couleur. C’est vache.

Sans compter les terribles courbatures infligées aux mâchoires et cavités buccales, le spectacle repoussant de la production excessive de salive qui brille à la commissure des babines, le bruit mouillé du mâchonnement et les borborygmes de protestation émis par les intestins tourmentés.

Le bovin qui me fait face, lui, ne regarde pas passer les trains depuis son pré mais a posé ses gros sabots dans mon train. Dois-je lui dire qu’un fil de chewing-gum s’est accroché à sa barbichette et remonte en cadence avec les mouvements de son mufle ou m’abstiens-je ?


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