Troisième billet de la rubrique « mes débuts », dont le principe est de suivre les débuts de jeunes diplômés dans le monde de l’entreprise. Cette semaine, j’ai rencontré Antoine* 23 ans, en dernière année d’école de commerce qui réalise son apprentissage dans un cabinet de conseil en informatique.
A rebours du cliché d’une « génération 35h » qui ne s’épanouirait que dans l’oisiveté, Antoine vient nous rappeler qu’en matière d’implication et de motivation, le temps ne fait rien à l’affaire…
A quel moment as-tu envisagé de faire ton cursus d’ESC en apprentissage ?
A la base, je voyais l’apprentissage comme une filière réservée aux métiers techniques comme les artisans, les plombiers, etc.
A mon arrivée en école de commerce, on nous a beaucoup fait la promotion de cette filière. Ils nous la présentent comme « la filière d’excellence » et donc c’est vrai que c’est tentant pour l’égo de se dire que l’on peut y accéder. Financièrement, le système est intéressant pour tout le monde : mes frais de scolarité (env. 13 000 euros par an) sont financés par l’entreprise et l’école reçoit en plus une donation de l’entreprise.
Du coup, la sélection est assez rude à l’entrée. Ils prennent les meilleurs dossiers, il faut faire un CV, une lettre de motivation et il y a plusieurs entretiens.
Comment as-tu trouvé ton entreprise ?
Je m’y suis pris presque un an à l’avance. J’ai commencé par prendre une carte et regarder les villes où je me voyais travailler. J’ai ensuite regardé les entreprises qui étaient implantées aux alentours et j’ai pris contact. J’ai tenté d’obtenir le nom des DRH ou je les ai appelé pour présenter ma démarche.
Les opérationnels que j’ai eu au téléphone étaient généralement très sympathiques. Même ceux qui n’étaient pas intéressés ont pris le temps de me donner des conseils sur la façon d’orienter ma candidature, les intitulés de postes auxquels je pouvais prétendre, etc.
Ma phase de candidature active a été un peu compliquée par le fait que j’étais en accord d’échange à l’étranger. Au final, j’ai passé l’entretien avec mon entreprise par Skype et nous nous sommes vus seulement une semaine avant le début.
Après un an d’expérience comme apprenti, quel bilan fais-tu ? Ce que tu apprécies / aime moins
L’apprentissage nous permet d’être beaucoup plus à l’aise en cours. Nos professeurs sont unanimes, nous percutons plus vite que les étudiants qui n’ont pas ou peu d’expérience en entreprise. Personnellement, ce qui me plait c’est la charge de travail. J’aime bien être toujours occupé et de ce point de vue l’apprenti est servi puisqu’il doit gérer de front son entreprise, ses cours et son mémoire.
Ce que j’aime moins, c’est quand un salarié en CDI de l’entreprise fait exactement les mêmes choses que moi. Là je me dis que je suis sous-payé ! Mais bon, c’est aussi sympa pour la confiance…
* Le prénom a été modifié