Histoire de verser un peu dans l’originalité, je préfère commencer par la fin de ma critique. Doomsday est un film à voir uniquement si vous adorez le cinéma des années 80 et si vous avez envie de vous taper un glabi-boulga remixé des meilleurs films de l’époque. Dans ce cas vous le trouverez génial et super fun. Dans tout autre cas, passez votre chemin. Merci. C’est malin maintenant va falloir que je fasse du remplissage pour entretenir un pseudo suspens sur mon avis…
Doomsday – Glabiboulga night
Le 3 avril 2008 (merde c’est aujourd’hui en plus !), un virus apparaît à Glasgow et commence à décimer la population. Le gouvernement anglais décide de mettre l’Ecosse entière en quarantaine en construisant un mur pour y isoler les habitants. La zone devient totalement interdite. Trente ans plus tard, tout le monde a oublié que derrière le mur se trouvait autrefois quelque chose… Quand le virus ressurgit de manière inattendue, une équipe est dépêchée dans le no man’s land pour essayer d’y trouver un éventuel antidote…
Neil Marshall est connu pour ses deux premiers opus. Dog Soldiers, petit budget mêlant soldats et loups garous, puis surtout The Descent, où une bande de copines partie faire de la spéléologie tombe sur quelque chose de particulièrement vorace…
Dans son nouveau film, Marshall s’attaque à un remix de pas mal de grands films d’action des années 80. Le scénar est à ce point un amoncellement de choses différentes qu’on à l’impression que deux gosses ont pondu le scénario ensemble à base de « et si on disait que ? ». Petite démonstration :
- Et si on disait qu’on mettrait un virus qui rend les gens tout moches avec des pustules, et puis on mettrait aussi des gros flingues et des bastons (Resident Evil style)
- Ouais trop fort, mais moi j’aime bien les chevaliers, donc on en mettra, puis aussi des mecs avec des arcs, et puis on dirait qu’en fait il y aurait des combats dans un château (Monty Python / Evil Dead 3 style…)
- Ouais et puis on dirait aussi qu’il y a un gang de guerrier cannibales punk à la mad max (Les guerriers de la nuit, Le justicier à New York, Mad Max…)
- Ouais puis on mettrait une gonzesse à gros seins comme héros mais avec un œil bionique
- Ouais et puis on mettrait aussi des hélicoptères, un lapin qui explose, une Bentley pour échapper à des chevaliers, une tête décapitée baladeuse, pleins de trucs qui font sprotch…
On le voit, le scénario est un immense gâteau à la crème pâtissière, avec en plus de la chantilly, du chocolat et du coulis à la fraise. Appuyé en plus par des dialogues cons, du rock FM des années 80 pour ponctuer des scènes qui ne collent pas du tout en terme d’ambiance, des dialogues cons… on pourrait croire que Neil Marshall se fout de notre gueule…
Il n’en est rien, au contraire. C’est sans doute le plus bel hommage que j’ai pu voir ces dernières années. Alors certes ca ne risque pas de plaire à tout le monde, et le film ne repose que sur un concept finalement assez casse-gueule. Mais en étant super généreux (gore crade mais rigolard, punch-lines amusantes, action non stop et clichés toujours détournés de manière originales), Marshall fait surtout plaisir à un public désespéré de ne plus voir de films aussi barrés au cinéma.
Le seul petit reproche que je pourrai faire au film (au-delà de son côté fun et totalement con qui a mon avis résistera difficilement à l’épreuve du temps) est le choix de son héroïne principale, Rhona Mitra. La belle, auparavant vue dans Beowulf (avec Cricri Lambert), Hollow Man ou encore une saison de Nip Tuck, passe presque pour une sous-Kate Beckinsale ! Un comble !
Pour résumer, et pour paraphraser ma petite intro, Doomsday est un film crétin, gore, fun, totalement décomplexé, qui rebutera le spectateur lambda, mais donnera une patate d’enfer aux amateurs de bis déviant dont je fais partie.