Notre rencontre avec les Himbas restera l’un de nos plus beaux souvenirs de voyage ; cette ethnie du Kaokoland, situé au nord-ouest de la Namibie est l’un des derniers peuples semi-nomades d’Afrique qui a su conserver ses traditions ancestrales et son mode de vie.
Chaque matin, depuis des centaines d’années, les mêmes gestes se répètent. Les femmes Himba s’enduisent le corps d’un mélange d’ocre, de graisse animale et d’écorce. Cette pâte a deux vertus : elle constitue une protection contre le soleil et rend la peau douce et souple. Elles se parfument avec les senteurs dégagées par le bois des arbres mopane et l’usage de l’eau pour la toilette est proscrit.
Connu pour sa « beauté sauvage », le « peuple rouge » compte environ 20 000 personnes, réparties à travers le pays et à la frontière de l’Angola.
Les villages Himba sont rudimentaires : les huttes sont construites en branchages de mopane et palmier makalani, parfois recouvertes d’un mélange de bouse et de terre. Elles réunissent quelques familles.
Hélas, la civilisation moderne avance à grands pas sur les terres et dans les esprits. Les Himbas se retrouvent, aujourd’hui, face aux problématiques qu’impose la rencontre soudaine et finalement inévitable d’une culture ancrée dans ses traditions et de nos modes de vie occidentaux. À Opuwo, la principale ville du Kaokoland où fleurissent désormais station-services et supermarchés, la vision anachronique des femmes Himbas faisant leurs courses, le corps enduit de graisse rouge et vêtues de “jupes” en peau de chèvres laisse présager un avenir plutôt sombre pour ce magnifique peuple africain.
En effet, si cette rencontre avec les Himbas fut particulièrement intense et certainement l’un des souvenirs les plus marquants de votre vie, nous avons ressenti la crainte que, par notre » intrusion », les choses ne se transforment trop vite et que le tourisme désorganise leur façon de vivre.
Aussi, je profite de cet article pour vous présenter le projet de l’Association Kovahimba – littéralement « avec les Himbas ». Fondée en 2006, elle est née du dialogue de deux femmes, Katjambia Tjambiru, femme Himba et Solenn Bardet, géographe et ethnologue française, spécialiste des Himbas. La première est, depuis 1993, la mère adoptive de la seconde. Les liens et la confiance qui unissent ces deux femmes sont le terreau de l’association, basée sur la connaissance et le désir mutuel d’apprendre de l’autre.
En juillet 2007, Solenn Bardet a été mandatée par les principaux chefs Himbas pour parler en leur nom. Aujourd’hui, ce peuple premier, comme beaucoup d’autres dans le monde, est en danger de disparition. L’association Kovahimba a pour vocation d’accompagner les Himbas dans l’apprentissage du monde extérieur afin qu’ils puissent progressivement prendre en charge leur avenir. Les projets de Kovahimba n’ont de sens que s’ils sont ceux des Himbas.
Notre trek en Namibie a été organisé par Terres d’aventure « Safari, Dunes et Ethnies« . Nous avons eu la chance de n’être que 6 personnes lors de ce voyage réalisé en août 2010. Ce fût une expérience incroyable grâce à l’accueil, à la générosité et au professionnalisme de John.