Omar Bongo est arrivé à la tête du Gabon à 32 ans. Le plus jeune chef d'Etat au monde. Le début de sa carrière, il le doit en grande partie aux responsables français de l'époque ainsi qu'à Léon Mba, premier président du Gabon indépendant, dont il fut directeur de cabinet, puis ministre. En 1967, promu vice-président, Omar Bongo Ondimba succède à son mentor qui vient de mourir d'un cancer. En 2005, il a été réélu sans surprise avec 79% des suffrages, malgré des fraudes électorales massives dénoncées par l'opposition.
Omar Bongo est né en 1935 dans la province du Haut Ogooué et appartient à une ethnie minoritaire du Sud-Est, les "Batéké". De ses origines paysannes, il ne cache rien. Son père cultivateur est mort alors qu'il n'a encore que 7 ans. Dernier d'une fratrie de 12 enfants, il démontre très tôt un caractère bien trempé: "dès l'école primaire, je me sentais déjà plus vieux que les enfants de mon âge", indique-t-il sur le site de la présidence. Vérité autobiographique ou partie de la légende? Toujours est-il qu'il part faire ses études à Brazaville (Congo) au lycée technique. Au Congo il se frotte également au syndicalisme et à la SFIO, épisode qu'il saura rappeler à l'entourage de François Mitterrand en 1981. En référence à cette période, certains le disent plus congolais que gabonais. Il est par ailleurs marié à la fille du président camerounais Denis Sassou Nguesso.
Un an après son accession au pouvoir -c'est à Paris, à l'ambassade du Gabon qu'il prête serment- en 1968, il crée le Parti démocratique gabonais. Le PDG permettra au "patron", comme il est surnommé, de maintenir le monopartisme gabonais jusqu'à la rébellion électorale de 1993. Bongo pratique un exercice du pouvoir assez autoritaire qui résonne encore jusque aujourd'hui. Après 40 ans de règne, l'usure du pouvoir se fait sentir. Mais il tient bon. Bongo, confortablement installé sur les réserves pétrolières du Gabon aura au moins réussi à donner l'image d'un Gabon prospère et stable, quand tant d'autres voisins se déchirent. Un avis que tous ne partagent pas, comme Makakoi qui s'exprimait sur ce blog:
"En attendant, notre réseau routier n'a pas beaucoup évolué depuis 30 ans et malgré les travaux en cours par ci et là, il demeure dans un état pitoyable. Nos hôpitaux sont d’une pauvreté absolue et en manque de tout. Le niveau de nos écoles est d’une faiblesse désolante. Certaines villes du Gabon sont totalement isolées du reste du pays. "
De l'avoeu même du président gabonais, ses prises de position de jeunesse contre l'administration coloniale lui ont valu "quelques problèmes". Un monde colonial qu'il connaît très bien. Trop même. A la tête d'un Gabon indépendant, il prend le parti de poursuivre ce que d'autres ont voulu enterrer: la Françafrique. Quelques explications, livrées à deux mois de la fin du mandat de Jacques Chirac, "l'ami de l'Afrique".
Selon le New-Tork Times du 9 novembre 2005, Omar Bongo aurait versé 9 millions de dollars à un lobbyiste américain pour qu'il lui arrange un entretien avec le président des Etats-Unis. "Un mensonge grossier" selon Bongo. Peut-être. Un quête vers la respectabilité, sûrement.
"Franchement parlant, je me demande si le Gabon est un Etat ou un village, si le Gabon est pour Bongo pour que des personnes idiotes se mettent à confondre jusqu'à ce point Bongo et le Gabon ? Les associations ont le plein droit de convoquer le président gabonais pour son vol. C’est la manifestation du manque d'amour et la non considération de son peuple. Combien de Gabonais vivent dans les conditions lamentables ?"