Terrorisme : Le talon d’Achille d’Al-Qaïda

Publié le 12 septembre 2012 par Ralph

Photo - Attentats du 11 septembre 2001 à New York

NICE, par Ralph Bechani

Ce mardi 11 septembre 2012, le dernier acte terroriste imputable à Al-Qaïda a été perpétré contre l'ambassade américaine de Benghazi en Libye. L'ambassadeur des Etats-Unis, Christopher Stevens, et trois autres membres du personnel diplomatique américain ont été tué dans une attaque à la roquette.

Trois autres personnes ont été blessées. Hasard ou coïncidence, cet événement a lieu le jour même du 11ème anniversaire des attentats du 11 septembre 2001.

Depuis cette date, la guerre contre le terrorisme voulue par les occidentaux, américains en tête, commence à porter ses fruits, notamment au regard de cette attaque à priori planifiée. Il s'agirait d'une vengeance, suite à la mort, en juin dernier, du Numéro deux d'Al-Qaïda, Abou Yahia Al-Libi, dans le Nord du Waziristan.

L'armée américaine avait alors tiré deux missiles sur une base de rebelles tuant quinze insurgés présumés, dont sept étrangers. Chimiste et spécialiste des nouveaux médias, Abou Yahia Al-libi, pilier d'Al-Qaida, était considéré comme un "héros" après son évasion du centre de détention de la base américaine de Bagram, en Aghanistan, en 2005.

Libi était aussi considéré comme l'un des principaux théoricien de la mouvance terroriste. En mars dernier, il avait notamment exhorté les rebelles libyens à "poursuivre leur offensive" contre le régime de Kadhafi. Selon un responsable américain cité par lemonde.fr il était chargé des opérations d'Al-Qaida au Pakistan mais également d'entretenir les contacts avec les différentes branches de l'organisation, notamment Al-Qaida dans la péninsule Arabique (AQPA). Pour les Etats-Unis, il était l'un des membres les plus "dangereux" de la nébuleuse islamiste.

Pourtant l'attaque de ce mardi soir à Benghazi a éte justifiée par les autorités libyennes qui n'en parlent que comme du fruit de la "colère" de manifestants mécontents d'un film dont personne n'a jamais entendu parler et jugé blasphématoire, "Innocence of Muslims". Produit par un agent immobilier israelo-américain, Sam Bacile, ce film satirique diffusé sur Internet a reçu le soutien de Terry Jones, le pasteur américain controversé qui avait créé la polémique en brûlant des exemplaires du Coran en avril 2012 devant des caméras de télévision.

Ce prétexte à l'offense aux musulmans, somme toute provocateur, laisse ainsi planer le doute sur l'implication d'Al-Qaïda dans cet attentat. Mais la violence, les cibles et les armes lourdes utilisées lors de l'attaque laissent perplexes de nombreux experts et autres observateurs.

En Pologne, selon un correspondant de l'Agence France Presse (AFP), le président Bronislaw Komorowzki a déclaré mercredi qu'"il est possible que ce qui s'est passé soit lié au processus inquiétant observé dans l'Est de la Libye et probablement aussi en Egypte où l'on voit surgir des formes extrêmes de l'activité d'al-Qaïda qui joue sur les émotions des gens ou qui les déclenche". Il a précisé qu'il venait de recevoir des informations en ce sens du ministre de l'Intérieur.

Ayman Al-Zawahiri défi Barack Obama?

Depuis la mort d'Oussama Ben Laden, en mai 2011, dans un raid de commandos américains au Pakistan, c'est donc l'Egyptien Ayman Al-Zawahiri, qui a pris la tête du réseau terroriste Al-Qaïda. Selon nos informations, c'est lui qui aurait personnellement "encadré" cette attaque contre l'ambassade américaine à Benghazi. Lundi, il a en outre confirmé la mort de son numéro deux, Abou Yahia Al-Libi. Manière sûrement de défier, de front, et rendre coup pour coup au président américain Barack Obama?

Photo : Barack Obama annonçant la mort d'Oussama Ben Laden (1er mai 2011)

Ce dernier, depuis son accession au pouvoir en 2008, à listé les noms des principaux dirigeants d'Al-Qaïda "à abattre". Sur ce point le président américain tient ses promesses de campagne, plus que jamais. Il n'en reste pas moins que la mort de son ambassadeur en Libye reste un coup dur pour son administration, à quelques semaines à peine d'une possible réélection pour quatre nouvelles années à la Maison Blanche!

Mais cet attentat à Benghazi montre surtout les "limites" d'Al-Qaïda. Il met aussi en lumière sa colère, son esprit de vengeance, sa désorganisation après la mort de la plupart de ses "têtes pensantes", dont Ben Laden et plus récemment Libi. En cherchant aussi à déplacer le "conflit" en Afrique, depuis plusieurs années, le groupuscule islamiste semble vouloir se restructurer tout en développant de nouvelles stratégies financières, technologiques et terroristes de surcroît.

Désormais, notamment avec les soulèvements du "Printemps arabes", la Libye, l'Egypte, la Tunisie, mais aussi le Niger, le Mali et plus largement le Soudan et la Somalie sont devenus de nouveaux terrains d'actions pour Al-Qaïda. La relative autonomie des "groupes locaux" comme AQMI par exemple, dans le désert du Sahël, laisse entrevoir une "mutation" du réseau terroriste qui, fragilisé par ses échecs et sa désorganisation, poursuit son extension, coûte que coûte.

Pas de chance!

Enfin, nouveau coup dur pour Al-Qaïda, on apprend cette semaine que son chef au Maghreb islamique (AQMI) Nabil Makhloufi, a disparu dimanche dernier. Il est mort dans un banal accident de la route entre Tombouctou et Gao, dans le nord du Mali, une région aujourd'hui contrôlée par des mouvements djihadistes.

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