Cannabis : La tentation d’une légalisation ?

Publié le 12 septembre 2012 par Ralph

Photo - Chanvre / Cannabis sauvage (ruderalis)

NICE, par Ralph Bechani

Le débat n'en finit pas autour d'une possible dépénalisation voire d'une légalisation du cannabis en France. Alors que ces dernières années, sous la présidence de Nicolas Sarkozy, il n'était même pas question d'en parler, la donne a changée.

François Hollande est désormais aux commandes et les "lobbys" favorables à une nouvelle législation s'engouffrent dans la brèche pour tenter d'instaurer une culture autorisée du chanvre.

Rappelons avant tout, en quelques mots, la loi qui régit en France le trafic, la consommation et la circulation du cannabis. Il est en fait considéré comme une drogue à part entière, sans distinction aucune avec la cocaïne, le crack, l'héroïne et d'autres substances répertoriées par les autorités françaises.

Le site Internet du Ministère de l'intérieur - Drogue : que dit la loi?

Dès lors, potentiellement, un individu risque une peine tout aussi importante qu'il s'adonne à l'une ou l'autre de ces drogues. Mais nous savons tous que l'appréciation des faits et les peines requises reviennent aux juges qui, concernant le cannabis, et selon les volumes ou la gravité et les conséquences du délit, ne sanctionnent généralement que peu sévèrement les mis en cause.

Cela participe de l'hypocrisie politique et culturelle de notre pays. Communément, pour caricaturer "à peine" le climat politico-médiatique de ces dernières années, nous savons qu'il est certes interdit de consommer ou de trafiquer du cannabis en France, mais, "rassurons-nous", la sanction pénale n'est que très peu dissuasive, et donc inutile!

Sur ce sujet, le législateur, les observateurs que nous sommes et les experts sont à priori d'accord. Si nous ajoutons à cette hypocrisie récurrente le conservatisme des uns, l'ignorance des autres et l'incompétence de nombre d'entre eux en la matière, le cannabis n'est pas prêt d'entrer dans les débats au parlement, en tout cas pas pour l'instant.

Un problème de santé publique

Même à gauche, la question du pour ou du contre divise. Un compromis entre EELV (Europe Écologie Les Verts) et le Parti Socialiste semble pourtant possible mais la crainte de voir la droite et son extrême sauter sur l'occasion pour prendre à la gorge le pouvoir en place est trop forte.

La priorité, c'est donc la crise, la dette, la croissance, la rigueur surtout et trop peu de monde pense, ne serait-ce qu'un instant, que, comme toutes les drogues ou les autres substances addictives, le cannabis représente un problème de santé publique, doublé d'un problème de sécurité intérieure, voire "extérieure" tant le trafic est planétaire.

C'est sous la responsabilité du Ministère de la santé en relation avec le Ministère de l'intérieur, des syndicats, des professionnels et des associations, qu'une réforme devrait émerger. Que cela puisse prendre du temps est discutable mais il n'en reste pas moins nécessaire désormais de légiférer à terme sur cette question en reposant celle des "salles de shoots" ou "centres d’injection supervisée" pour les toxicomanes principalement consommateurs d'héroïne.

Sur ce sujet, plus grave, le gouvernement fait actuellement preuve d'une ouverture appréciable pour les acteurs de la lutte contre la drogue. Dans un article du Huffington Post publié la semaine dernière, la Journaliste Aude Lorriaux rappelle qu'en Allemagne, en Espagne, en Suisse, aux Pays-Bas ou encore en Norvège, de tels lieux existent, avec des résultats "positifs", notamment au plan sanitaire.

Selon elle, "la rencontre entre médecins et toxicomanes permet aussi à ces derniers d'être orientés vers des centres de désintoxication. La création de tels établissements pourrait ainsi aider à lutter contre le trafic de drogue en diminuant la consommation."

En relançant le débat sur les difficultés et l'échec de la lutte contre ces trafics, on apprend aussi que "la consommation de cannabis des jeunes français est une des plus élevées d'Europe. Elle aurait fortement augmenté ces dernières années malgré les différentes politiques de répression successives."

Face à un tel constat, la tentation d'une légalisation, au delà d'une simple dépénalisation, est plus que jamais d'actualité...

Selon l'OFDT, l'Observatoire Français des Drogues et des Toxicomanies, "le cannabis est une plante dont le principe actif est le THC (tétrahydrocannabinol), inscrit sur la liste des stupéfiants.

Sa concentration est très variable selon les préparations et la provenance du produit. Il se présente sous 3 formes :

L'herbe (feuilles, tiges et sommités fleuries séchées) , la résine (le "haschisch") et l'huile (plus concentrée en principe actif). Généralement, l'herbe et le haschisch se fument sous forme de "joint" (avec du tabac, sous la forme d'une cigarette roulée). L'huile est plutôt consommée à l'aide d'une pipe.

Les consommateurs recherchent un état de détente, de bien-être, accompagné d'une modification des perceptions. Les effets sont variables : légère euphorie accompagnée d'un sentiment d'apaisement, légère somnolence, mais aussi parfois malaise, tremblements, vomissements, impression de confusion, d'étouffement, angoisse très forte. La concentration et la mémoire immédiate sont diminuées, la perception visuelle, la vigilance et les réflexes sont atteints.

Les risques d'une consommation régulière sont multiples : difficultés de concentration, difficultés scolaires, isolement social, perte de motivation, risques liés aux contacts avec des circuits illicites pour obtenir le produit, apparition, révélation ou aggravation de troubles psychiques..."

Le site Internet de l'OFDT - www.ofdt.fr

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