NICE, par Ralph Bechani
"Four more years" (quatre ans de plus)! C'est sur son compte Twitter que Barack Obama l'a annoncé officiellement ce mercredi 7 novembre 2012 à 5h18 du matin heure française. Le président sortant a donc été réélu pour quatre ans à la Maison Blanche.
L'enthousiasme du candidat républicain Mitt Romney a été vite douché, malgré une campagne électorale dynamique qui aura finalement révélé l'ampleur d'un clivage profond entre deux Amériques.
En postant cette photo sur le réseau social Twitter lors de l'annonce de sa victoire, Barack Obama sait que sa réélection le positionne plus que jamais sur "le toit du monde". Ces quatre ans de mandat lui ouvrent une voie inédite dans une Amérique contemporaine qu'il tente de modeler pacifiquement.
Les citoyens américains ont bel et bien compris l'enjeu de ce scrutin, avec notamment les réformes de l'assurance maladie, du système bancaire et financier... Le chômage, la crise qui n'en finit plus, les relations difficiles avec Israël, l'inquiétude autour des conséquences du "Printemps arabe" ou le conflit nucléaire iranien ont été au cœur de cette élection. Barack Obama s'est ainsi affirmé dans cette campagne sans pour autant briller ni même décevoir.
Reste que cette réélection vient raviver avec enthousiasme l'envie d'un monde meilleur, centré sur une volonté indéfectible de promouvoir la démocratie et de favoriser la conciliation pour tenter de soigner les vastes maux de ce monde, sur une planète engluée dans une profonde crise de confiance, dans un processus déterminant de transformation culturelle, technologique et écologique.
Ainsi, le courage d'affronter les lobbys, les banques, les fonds d'investissements... et ces dictateurs et autres despotes qui exploitent chaque jour bien des ressources et des hommes, va devoir s'affirmer dans la radicalité. Le président américain en a désormais le temps et les moyens, même si l'affrontement au congrès avec les républicains, et à l'étranger avec ses homologues via les instances mondiales et la diplomatie plus largement, restera brutal quoique légitime.
La lourde tâche du président Obama
Après l'axe Bush-Obama/Sarkozy, c'est le spectre d'une gauche franco-américaine qui dessine, aux couleurs d'un duo Obama/Hollande, le nouveau paysage politique et géostratégique. Malgré les tentations conservatrices et parfois extrémistes d'une Europe en crise qui se pose des questions sur son identité et son avenir, tout en laissant notamment des partis fascisants prendre place au sein des pouvoirs exécutifs, les perspectives deviennent plus claires.
Retrouver la confiance, (ré)instaurer des principes fondamentaux - les droits de l'homme -, privilégier la croissance tout en imposant des règles strictes sur les dépenses publiques et les politiques d'investissements, préserver et réformer nos systèmes de solidarité, venir en aide aux plus démunis, ici ou ailleurs, régler les conflits armées... telle est la lourde tâche de l'occupant de la Maison Blanche pour ces quatre prochaines années.
Son prix Nobel de la paix en 2009 devrait apporter à Obama la force de s'imposer dans ce challenge qu'il aura finalement voulu à tout prix, lui mais aussi son épouse Michelle Obama, en incarnant l'image d'un monde qui change, qui évolue vers un horizon progressiste, ambitieux, et non moins idéaliste.
PUBLICITE___________________________________________________________