Photo - Xi Jinping et George W. Bush en août 2008
NICE, par Ralph Bechani
L'annonce tout aussi officielle de sa nomination est programmée ce jeudi 8 novembre 2012 à l'occasion du 18e congrès national du "Parti unique". L'événement se tient alors que la Chine se trouve dans un contexte de tension sociale, de dénonciation de la corruption notamment et d'accroissement des inégalités entre riches et pauvres.
"Combattre la corruption et promouvoir l'intégrité politique, qui est un sujet majeur de préoccupation politique du peuple, est un engagement clair et à long terme du parti", a déclaré le chef de l'Etat sortant Hu Jintao. "Si nous échouons à régler cette question (de la corruption), elle pourrait se révéler fatale pour le parti et même provoquer la chute du parti et la chute de l'Etat", selon lui.
Le PCC, arrivé au pouvoir à la faveur d'une révolution sanglante en 1949, a longtemps conforté sa légitimité sur la croissance économique et sur la réduction de la pauvreté. Mais, selon l'agence Reuters, pour de nombreux observateurs, ces axes de développement n'apparaissent plus "suffisants".
Pour y remédier il faudrait que le nouveau pouvoir accepte des réformes politiques pour éviter de voir les tensions sociales "s'exacerber" et un malaise économique se faire sentir.
Le sens de la communication du nouvel homme fort
Notre consoeur de France24 Gaëlle Le Roux, rappelle qu'au printemps dernier, lors d’une tournée aux États-Unis, Xi Jinping, 59 ans, a dévoilé "un sens de la communication inédit" chez un dirigeant chinois, en se prêtant au jeu des journalistes tout en se faisant photographier sur un tracteur ainsi que dans les gradins d’un match de basket.
Il s’est aussi attiré les "bonnes grâces", selon elle, des élites occidentales en réitérant ses promesses de coopération avec Washington notamment sur les dossiers économiques, en affichant son soutien à l’Europe en difficulté et en assurant vouloir construire une Chine "moins polluante" et "plus respectueuse" des droits de l’Homme.
En Chine, il reste malgré tout peu connu, mystérieux. Le pays le voit comme un homme moderne, mariée à une star de la chanson. Paradoxalement il est parvenu à séduire l’aile la moins libérale du parti en réintroduisant dans l’école du PCC les cours de marxisme-léninisme.
Xi est le chef de file des « princes rouges » (descendants des anciens du régime) : son père, ancien compagnon de Mao, a été vice-Premier ministre, avant d'être déchu et emprisonné. Sa famille a alors connu la pauvreté avant d'être réhabilitée.
Avec la réélection d'Obama aux États-Unis mercredi 7 novembre, les deux hommes deviennent ainsi les plus influents de la planète. François Hollande, fraîchement élu en mai dernier vient également apporter à ce nouveau paysage international une image tout aussi inédite que passionnante.
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