Jeremy Deller, After the Gold Rush, 2009. Courtesy, l'artiste et la galerie Art Concept, Paris
C'est à l'occasion de l'exposition Partenaires Particuliers qui a eut lieu l'année dernière au CRAC Alsace, que j'ai découvert Jeremy Deller. Il y présentait l’œuvre After The Gold Rush (qui pour l'anecdote est aussi le titre du troisième album solo de Neil Young). Dans une pièce obscure, où flottait une odeur de sauge brûlée, des diapositives prises par l'artiste lors de son voyage en Californie défilaient au rythme des compositions de William Elliot Whitmore, un joueur de banjo rencontré sur place. Ainsi, les travaux de Jeremy Deller s'expérimentent, vous happent dans ces atmosphères en préfabriqué. Il faut dire que lors de ses voyages, le britannique s'adonne à un véritable travail d'investigation. Il collecte au gré de ses innombrables rencontres, des bribes du lieu qu'il visite, pour nous les retransmettre avec efficacité. L'artiste excelle donc dans la reconstitution de contextes, de lieux, qui ne sont d'ailleurs pas nécessairement exotiques, à en croire la restitution de sa chambre d'adolescent à la Hayward Gallery de Londres l'été dernier.
On comprend vite que la mémoire est centrale dans la démarche de Jeremy Deller. Dans les années 1984-85 en Angleterre, un conflit sanglant a opposé les mineurs et les forces de police. L'artiste a été profondément marqué par ces images lorsqu'elles sont passées à la télévision, et a décidé « d'en faire une œuvre d'art » : The Battle of Orgreave. Ainsi, en véritable metteur en scène, il a reconstitué l'événement, puis l'a filmé, en invitant ces anciens mineurs à prendre la place des policiers. À propos de cette philanthropie perceptible dans son travail, l'artiste avoue que bien que souvent agacé et désabusé par eux, il aime les gens, puis il ajoute « Vous voyez, je me souviens de Sartre : mon travail consiste à trouver un lieu où l'autre n'est pas l'enfer. »
Ayant reçu le Turner Prize en 2004 Jeremy Deller sera le représentant du pavillon britannique à la 55ème biennale de Venise en 2013.
Pour voir défiler quelques diapos d'After The Goldrush au son du banjo de William Elliot Whitmore, rendez-vous sur le site internet de l'artiste, puis cliquez sur l'image tout en bas à gauche de la page.
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