Photos du concert ICI.
Cabaret Aléatoire, 7 Décembre 2012.
Surprise en arrivant au Cabaret, un panneau nous annonce que contrairement à ce qui était prévu Bewitched Hands, retardé par la neige, jouera après Concrete Knives.
C’est l’inverse qui m’aurait paru étonnant, ces derniers n’ayant qu’un seul album à peine sorti à leur actif, contre deux pour les premiers.
Concrete Knives attaquent donc en premier vers 22h, devant un public assez bien fourni pour ce genre d’affiche.
Pas encore écouté leur disque « Be your own king » mais plutôt un bon souvenirs de leur prestation ici même l’an dernier dans le cadre du festival Les Inrocks.
Les Caennais sont toujours aussi agréables à entendre, leur pop matinée de post punk arrive à sonner fraîche tout en rappelant plein de bonnes choses, de Siouxsie aux Talking Heads.
Dans les premiers rangs, quelques Normands passablement éméchés se déchaînent sur leurs morceaux les plus groovy (« Africanize », « Brand New Start », « Happy Mondays ») à défaut d’être vraiment rock’n'roll l’ambiance est globalement bon enfant.
Sur l’instrumental « Roller Boogie », l’interaction est particulièrement réussie, avec des « woo hoo hoo » et des « la la la » qui se poursuivront même après la fin du morceau.
Le chanteur au bonnet a souvent quelques vannes plus ou moins foireuses pendant l’accordage des instruments, la chanteuse semble plus sur la réserve voire boudeuse.
Ca ne l’empêchera pas de se rapprocher plusieurs fois de la barrière et même d’oser un slam.
Le concert se termine par une reprise sympathique du tube ragga 90′s de Ini Kamoze « Here comes the hotstepper » astucieusement adapté à leur sauce.
Pour les Bewitched Hands, il faudra s’armer de patience, après un périple qu’on imagine éprouvant vu la météo, ils sont finalement arrivés quelques minutes avant la fin de Concrete Knives.
Patience récompensée après de longs mais nécessaires réglages, le concert tant attendu des Rémois sera de très bonne facture.
Bon évidement après ces péripéties, les premiers titres ne seront pas les plus audibles qui soit, mais passé un petit rodage le son sera correct.
Comme pour le précédent groupe l’ambiance est conviviale et le chanteur très communicatif à défaut d’avoir toujours l’intonation juste.
Ils sont six sur scène et cela s’entend, les harmonies vocales font un peu Beach Boys par moments, l’emphase de certaines chansons évoque parfois Arcade Fire.
Ce qu’il y a de vraiment appréciable ici, c’est la variété des styles joués, ils peuvent énerver certains un peu en braillant sur tel titre, ils les rattrapent au vol avec la ballade suivante (imparable « The World won’t let you down »).
Le tout dans une cohérence étonnante, sans qu’on ne décroche totalement malgré la fatigue et l’horaire tardif.
La fin du set sonne étonnamment 80′s avec un « The laws of walls » réminiscent du « Cambodia » de Kim Wilde et un titre presque disco en français, « Sur Le Quai » épicé par la voix rieuse de la chanteuse.
Groupe encore en devenir à coté duquel il est facile de passer, les Bewitched Hands ont ce soir convaincu sceptiques et ravi leurs fans avec un concert généreux et efficace.