Ugly Betty est une série qui se déguste à petite dose, quand vous voulez vous changer les idées et ré-évaluer votre échelle de valeurs. Car le monde impitoyable de Mode Magazine, s'inscrivant dans la filiation directe du film Le Diable s'habille en Prada, par ses excès et ses caricatures, parvient à exploiter le concept de Betty de manière très divertissante. L'intérêt ne réside pas tant en Betty, même si le téléspectateur prend l'habitude de se reposer sur le personnage pour s'accrocher aux péripéties extravagantes du milieu de la mode new yorkais, mais également, en grande partie, dans une galerie de personnages haut en couleurs -mention particulière à Mark et Amanda, ainsi qu'au neveu de Betty.
Au fond, Ugly Betty, c'est comme une sucrerie. C'est surchargé, ça se goûte par petites touches pour ne pas être écoeuré. Parfois, c'est vrai, on frôle l'overdose. Les multiples retournements du scénario et autres rebondissements abracadabrantesques provoquent un soupir d'exaspération : trop c'est trop. On délaisse alors la série pour quelques semaines. Et puis, l'envie de reprendre des nouvelles de ce monde superficiel mais toujours si clinquant finit par revenir. Parce que dans tous ses excès, cette série autoparodique vire souvent à une version américanisée des télénovas que regarde le père. Elle ne réussit jamais mieux que dans les moments où elle se joue des règles de construction scénaristique, pour les caricaturer ou pour mieux les tourner. Lorsqu'elle s'offre le luxe de tous les excès, avec pour faire bonne figure une petite morale de fin de storyline, souvent toujours offerte par Betty.
Bilan : Les cliffhanger de fin résument au fond toute cette saison : quasiment tous les personnages se trouvent en danger de mort, leur vie en suspens... C'est que l'univers luxueux et si chic n'est finalement qu'une apparence de civilisation dans 'Mode Magazine, ton univers impitoyable...' (air connu).