Le nom de ce blog est Rock’ n Fool et vous y trouvez donc notamment le mot « Rock ». Alors oui nous sommes capable de pleurer comme des midinettes devant un folkeur barbu et canadien, mais nous sommes tout aussi douées pour headbanger devant du vrai rock qui déchire ta maman… Inutile de préciser que les zigotos dont cet article parle, font partie de la 2e catégorie, et que je pense qu’un certain nombres de lyonnais ont passé leur journée à errer devant le Transbordeur le lendemain du concert, à la recherche vaine et desespérée de leurs oreilles. Oreilles, tympans, pavillons et début du cerveau perdus hier soir entre un monologue mégalo braillard second degrès de Pelle Almqvist (le correcteur d’orthographe va pas aimer !), un duo de guitares déchainées et un pogo, slam et autre mosh pit.
Je le savais avant de venir: The Hives font partie de ces groupes à voir en live à tout prix, au moins une fois dans ta vie. Je m’explique: certains films type James Bond ou Avatar ne souffrent pas d’être vus sur votre petite télé, avec votre petit DVD, et bien The Hives c’est la même chose, ton ampli ne leur suffit pas, et la queue de pie en 3D justifie déjà le prix de ta place ! Parce que oui The Hives sur scène, en terme de mise en scène c’est un peu Shakespeare en costume d’époque qui te clamerait du Gad El Maleh. C’est la grande classe, toute l’équipe en queue de pie, c’est leur signature à l’international et même les roadys ont droit à leur petit grain de folie: ils sont en Ninja. J’imagine le style d’annonce qu’il ont dû passer pour embaucher, « cherche roadys pour tournée, taille 42 et 1,65m maxi, sveltes et alertes pour bosser sur scène en tenue de Ninja, cagoule et sabre ceinturé à la taille fournis ». Improbable et caustique à souhait.
Au cas où vous seriez perdus et que vous n’auriez pas compris que vous veniez voir le meilleur groupe rock du monde auto-déclaré, « The Hives » s’étale en immenses lettres blanches derrière eux, et en fond de scène l’image traumatisante et terrifiante de Pelle en Gepetto maléfique ! Ce type est un grand malade, voilà, il n’y a pas d’autre façon de dire la chose. Il est omni-présent entre chaque morceau, volubile, voire très volubile et ne souffre aucune baisse de forme de la part du public. A la fois, moi qui était en hauteur, je dois dire que de ce que j’en ai vu, la fosse a tout à fait bien répondu à ses incantations et à ses ordres de faire autant de bruit que possible, aussi longtemps que possible. Il a une certaine tendance à l’auto-satisfaction mais toujours avec humour, insultant parfois un fan braillard mais dans une relation d’amour vache tout à fait raccord avec les watts qu’il nous balance ensuite. En tout cas vous l’aurez compris, c’est bien lui le maitre de cérémonie, mais un maitre qui sait embarquer ses acolytes qui eux non plus ne se privent pas pour venir exciter les fans du premier rang, on ne compte plus les serrages de pinces, les riffs de guitares teasers et autres démonstrations de rock’n roll attitude…
A part les jeunes tatoués et à moitié nus qui slamaient dans la fosse (oui il y avait du spectacle pour les yeux, merci!), le reste du public était vraiment très hétérogène ce soir là, sous-entendu non, je n’étais pas la plus vieille, et chacun a pu en prendre plein la tête et trouver son petit kiff personnel, vieux et nouveaux morceaux s’étant mélangés tout du long. The Hives ça joue vite (et fort, mais comment pourrait-il en être autrement ?!) mais ça dure longtemps. Leur violence est tout à fait jubilatoire, paradoxalement bon enfant, irrésistible et donc fédératrice. Mais il faut reconnaitre qu’ils mirent définitivement tout le monde d’accord lors des très attendus « Patrolling Days » et « Tick Tick Boom »et je ne résiste donc pas à vous les offrir ci-dessous. The Hives a tout à fait respecter sa promesse faite aux Lyonnais: être la lumière, faire sa propre Fête des Lumières (le 6/12 étant le début de NOTRE fête lyonnaise), la remplacer et la surpasser.
Patrolling Days
Tick, Tick, Boom
Remerciements à MrCaribooo qui nourrit de ses superbes vidéos mes live reports dernièrement.