Les internautes et professionnels sont choqués après une intervention du docteur Ruffo sur France 5 dans l'émission "Allo Rufo". La colère des anciennes victimes, des professionnels qui les soutiennent et les accompagnent et des associations se fait entendre. Ils sont "révoltés d’entendre des paroles niant la souffrance des victimes à une heure de grande écoute, dans une émission prétendant « donner des solutions rapides et concrètes aux problèmes qui préoccupent de nombreux éducateurs et dédramatiser de multiples situations, sur un ton inspiré par les émissions de libre antenne."
Le docteur Rufo à réagit sur le forum de France 5 et reste sur ses positions : "Les thèmes sexuels sont fréquents dans les états psychotiques. Je sais qu'un abus peut être dévastateur pour un sujet mais heureusement les réadaptations sont plus fréquentes, même si on peut rester fragile.
Dans le cas évoqué lors de l’émission, l'hospitalisation se déroule dans un climat de troubles graves de la personnalité. Les parents cherchent une cause et naturellement, font l'hypothèse que l'abus dont elle se dit victime, explique cette désorganisation générale. Il faut, bien sûr, se rapprocher de l'équipe soignante spécialisée, mais le délire existe et il ne faut pas uniquement raisonner sur le traumatisme. Le délirant peut, en se défendant, imaginer un agresseur purement fantasmatique.
L’analyse des cas cliniques peut être contradictoire et ne doit pas être passionnelle. Je revendique ma position telle que je viens d’expliquer ci-dessus mais j’accepte d’être critiqué."
Voici une question posée lors de l’émission « Allo Rufo » du lundi 3 décembre 2012 sur France 5 qui fait polémique ! (Dans la vidéo également)
Monique :
« Ma fille de 28 ans va mal. Elle est addict aux médicaments et nous avons dû l’hospitaliser. Depuis, elle nous dit avoir été abusée sexuellement dans sa petite enfance. Est-il possible que ce soit une réalité ? »
Dr Rufo :
« L’immense majorité des enfants « abusés » vont bien ! ... à distance après le sévice... ils ont bien sûr des craintes un peu précises, mais elles vont bien dans leur vie amoureuse, sexuelle, personnelle, professionnelle... donc, en quelques sortes, un abus ne peut pas entrainer un tel dégât sauf si la vulnérabilité et la fragilité du sujet vient faire que l’abus renforce cette pathologie d’organisation. Là, dans ce que vous décrivez, c’est complètement fantasmatique, ça fait partie peut-être de son organisation un peu plus de reconstruction délirante du monde où un ennemi, un agresseur existe, fondu comme ça dans son histoire.
La première chose à faire, c’est de vérifier auprès de la personne citée les choses, de dire : « voilà, notre fille dit ça, qu’en pense-tu ?», en plus, c’est respecter votre fille que de tenir compte de sa parole, puisqu’elle cite quelqu’un, il faut vérifier les choses."
Monique :
« Moi je souhaiterais justement en parler à la personne en question, ensuite, est-ce qu’il faut que ça se fasse en sa présence à elle ? »
Dr Rufo :
« Non, je crois que ça doit se faire vous. D’abord, est-ce qu’il faut le rendre juridique ou non ? La mode, la loi même c’est de dire signalement, c’est de dire signalement mais en même temps, il y a quelque chose qui... alors moi je suis très favorable au signalement des enfants mais en même temps, je m’étonne de quelque chose, lorsque par exemple, il y a enquête ou examen, expertise et que finalement on aboutit à un non lieu, souvent, certains parents disent « nous on croit ce qu’a dit l’enfant » alors que visiblement c’est une organisation fantasmatique de crainte et tant mieux ! Parce que tant mieux, parce que personne ne souhaite l’abus. Non, là, en l’occurrence, compte tenu des troubles, de l’HDT, ce n’est pas un irrespect de la part de votre fille, ce n’est pas parce qu’elle est en psychiatrie que sa parole ne doit pas être entendue, attention à ce que je vous dis. Mais en même temps, le malade mental, le délirant reconstruit un monde parce qu’il ne peut plus percevoir le monde et ce monde est peuplé d’ennemis, d’événements dramatiques, d’histoires comme ça. Il vaudrait mieux que vous vous rapprochiez aussi du service où elle a été hospitalisée pour un suivi en hôpital de jour, un suivi régulier pour que quelque chose soit entreprit avec elle pour la reprise d’activités, pas seule, pas confinée, pas hospitalisée chez vous mais en relation étroite avec le service de psychiatrie adulte pour qu’il l’accompagne ou un foyer occupationnel, ou un placement ou une formation et un suivi. Ne l’abandonnons pas à sa pathologie et merci de votre appel. »
Une pétition est en ligne pour dénoncer ses propos :
http://www.change.org/fr/petitions/president-de-la-r%C3%A9publique-stop-%C3%A0-la-d%C3%A9sinformation-sur-les-violences-sexuelles-faites-aux-enfants