Arya McPherson, Tome 1 : L'Aigle du Caucase de Milena RATHGER

Publié le 09 décembre 2012 par Melisende


Arya McPherson, Tome 1 :
L'Aigle du Caucase

de Milena RATHGER
Nergäl,
2012, p. 118
Première Publication : 2012

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Merci à Nergäl pour cette découverte...
es dernières années, mon credo dans la vie pouvait se résumer à cela : pour vivre heureux, vivons cachés... ou presque. Mais ce que ne révélait pas ce stupide adage, c’est qu’on ne pouvait pas rester caché indéfini...
Arya McPherson est une chasseuse particulièrement habile et une combattante aguerrie. Mais surtout, c’est une jeune femme solitaire qui cache un lourd secret.
Quand l’agent Jack Parker lui demande de lui prêter main forte sur une affaire délicate, elle est loin d’en imaginer les conséquences pour elle. Cependant, l’arrivée non désirée de Raegan, un autre chasseur aussi charmant qu’irritant, pourrait pourtant changer la donne.
Plongée dans une sombre affaire de cadavres éventrés et de disparitions d’organes, Arya parviendra-t-elle à refouler ses démons ?

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ergäl est une de mes petites maisons d’édition chouchou. Parce que l’équipe est adorable (ça compte !) et parce que la ligne éditoriale me surprend positivement un peu plus à chaque fois. Après Eclipse lunaire et Go to hell, je me suis donc attaquée à Arya (promis, Ryan passera à la casserole dès que possible !). La brièveté de ce premier tome me laissait un peu sceptique mais m’intriguait également : comment réussir à tout mettre dans une centaine de pages seulement ? Je félicite Milena Rathger car l’exercice est difficile mais le pari est, sans conteste, réussi !
C’est une petite enquête que nous propose ici l’auteure. Un peu moins de 120 pages pour poser le contexte, faire connaissance avec les personnages, résoudre le problème et dénouer l’intrigue. C’est court, c’est vrai mais contrairement à ce que j’aurais pu penser en débutant ma lecture, je n’ai pas eu de sensation de manque et je suis sortie satisfaite de ce que nous offre Milena Rathger dans cette petite « novella ». Bien sûr, j’aurais aimé en apprendre un peu plus sur les personnages et bien sûr, si je les avais suivis cent pages de plus, j’aurais pu m’attacher davantage à eux ; mais il faut prendre L’Aigle du Caucase pour ce qu’il est : un petit épisode dans la vie d’Arya la chasseuse (à l’image d’un épisode de série télévisée).
Arya, parlons-en. Jeune femme solitaire au passé mystérieux, on apprend à la découvrir au fil des pages. Chasseuse de son état, elle semble immuniser contre les images de cadavres peu ragoutantes mais derrière cette carapace de femme forte, se cache un secret qui lui pourrit la vie. L’auteure apporte quelques bribes de renseignements sur le sujet, mais à la fin de ce premier tome, on reste un peu dans le flou. Que lui arrive-t-il ? D’où vient ce « problème » ? Que va-t-il lui arriver ? Je ne peux pas vous en dire plus de une parce que je ne veux pas spoiler et surtout, de deux, parce que la question reste vraiment en suspens et appelle des réponses qui, je l’espère, apparaitront dans le tome suivant. En tout cas, c’est bien intriguant.
La demoiselle est entourée de deux charmants spécimens masculins. Le premier que l’on rencontre est Jack, agent de police qui a découvert très récemment que le monde était habité de créatures surnaturelles. Il n’est pas encore très à l’aise avec cette idée et se méfie un peu d’Arya (après tout, il ne sait rien d’elle). Il reste assez distant pour le moment, mais je suis sûre qu’il a beaucoup de potentiel… L’autre « mâle », Raegan, est quant à lui, beaucoup plus présent dans ce premier opus. Chasseur comme notre héroïne, ils ont plusieurs choses en commun et il semble posséder plusieurs informations qui pourraient être utiles à la demoiselle… encore faudrait-il qu’ils parviennent à s’entendre !
Ces trois protagonistes mènent donc l’enquête qui est, sans nulle doute, liée à des éléments surnaturels. Plusieurs cadavres sont retrouvés, à quelques jours (voire quelques heures seulement) d’intervalle. Le foie des victimes est grignoté et, Arya découvre, après auscultation d’un corps, une serre dans celui-ci. Le sous-titre de ce premier épisode prend alors tout son sens ! A vrai dire, lorsque j’ai commencé ma lecture, je n’ai même pas fait attention à celui-ci et ce n’est qu’en découvrant les éléments pendant ma lecture que je me suis rendue compte que L’Aigle du Caucase révélait déjà beaucoup de choses… Mais c’est bien sûr ! (Je suis un peu longue à la détente parfois, n’est-ce pas ?). Pour ceux qui ne connaissent pas leur mythologie grecque, je vous renvoie au passage concernant Prométhée et sa découverte du feu. Sympa comme supplice.
Ici, point de vampires, de loups-garous, de sorcières ou que sais-je encore… non. Des créatures mythologiques. Je trouve l’idée tellement originale et « bien trouvée » que je ne peux que remercier l’auteure de l’avoir eue. Alors certes, le sous-titre et la déduction (si, comme moi, vous passez à côté de ce dernier) nous apprennent rapidement quelle créature est mise en avant, mais ça n’empêche en rien de lire la résolution de l’enquête avec plaisir. Enquête qui, je trouve, est bien fichue et s’imbrique bien avec l’aspect surnaturel de l’histoire.
La révélation du nom du coupable ne m’a pas surprise outre mesure, même si je ne l’avais pas forcément deviné, mais le chemin pour arriver jusque là est très plaisant à suivre et c’est ce qui compte le plus à mon goût. Les dernières pages apportent, qui plus est, une amorce intéressante pour le tome suivant qui promet la rencontre de nouveaux personnages… affaire à suivre !
Enfin, et c’est une chose que je tiens vraiment à souligner, je trouve que les éditions Nergäl font un bon travail sur la forme. Les trois livres que j’ai lus de la maison jusque là, m’ont vraiment convaincue du point de vue « stylistique ». Quand je lis de l’urban fantasy, je suis très exigeante à ce sujet car les dialogues creux qui prennent 90% de la place et les héroïnes vulgaires… c’est bien simple : je déteste.
Dans ce premier tome, comme dans le premier opus d’Eclipse lunaire et celui de Go to hell, la plume est agréable. Alors oui, ce n’est pas le Goncourt (et de toute façon, les livres primés ne m’intéressent pas) mais les descriptions sont bien présentes et maîtrisées, les dialogues bien dosés… Encore une fois chez Nergäl, le texte me permet sans problème de m’imaginer les scènes et de les vivre auprès de l’héroïne et c’est ce que je demande à un bon livre.
Milena Rathger a choisi le point de vue interne, faisant découvrir l’histoire au lecteur à travers les yeux d’Arya. Je ne suis pas contre ce choix même si, pour le moment, il n’apporte pas une plus grande empathie à l'égard de l’héroïne que si on la suivait d’un point de vue externe. Mais je suis certaine que, lorsqu’on apprendra à connaître davantage la chasseuse et que son petit « problème » prendra plus de place, être dans sa tête se révèlera plus intense que la suivre de loin.
Ne soyez pas freinés pas la brièveté de ce premier tome car Milena Rathger maîtrise le format et apporte tout ce qu’il faut pour que la lecture soit réussie. L’Aigle du Caucase est un premier épisode à découvrir comme un épisode de série télévisée policière : court, résolvant une enquête, mais mettant en place plein de choses pour la suite. Les personnages sont plein de promesses et je suis persuadée que la suite nous apprendra beaucoup de choses sur chacun d’entre eux… surtout sur Arya et son petit secret !