Son premier album a beau avoir cartonné en 2011, je n’ai découvert Katy B que cette semaine. A priori, à tort.
Grâce à un EP 4titres offert en téléchargement pour seul prix d’un e-mail, Danger EP est une excellente découverte d’une artiste anglaise qui n’a pas l’air de vouloir faire de compromis.
J’irai bien sûr poser une oreille sur On A Mission, mais plus tard. Pour l’instant, je vais poursuivre mon initiation à son univers, ici très ouvert puisqu’il s’agit de quatre collaborations avec à chaque fois un ou deux artistes différents.
« Aaliyah » est un trio avec le producteur de musiques garage et grime Geeneus et la chanteuse Jessie Ware qui avait notamment chanté sur un titre de SBTRKT et dont le premier album est sorti cet été. Un bon morceau, très calibré boîte ou radio. Plaisant, mais pas déroutant.
Le morceau-titre, « Danger », est produit par le Montréalais Jacques Greene. Plus posé que le précédent, la jeune Londonienne y chante une pop-soul/r’n’b très suave et toujours aussi plaisante. Avec certes moins d’impacte, mais plus d’émotions. Ici, la parallèle avec une certaine Ms. Dynamite devient indéniable, avec cependant un sentiment bien moins abrupte.
« Got paid » est de suite le morceau tubesque de l’EP, avec sa prod signée Zinc assez épileptique, un titre assurément très tendance et qui risque de faire bouger bien des popotins sur les dancefloors… Le flow ravageur du Roi de la grime Wiley (même si c’est Dizzee Rascal qui lui vole le titre en terme de renommée et de ventes) ne fait qu’ajouter à imparable succès de ce « Got paid ».
À mon goût le titre le plus intéressant, et donc le meilleur des quatre, « Light as a feather » est produit par un Américain qu’on ne présente plus et qui a récemment travaillé avec Snoop (Dogg), Diplo, et en duo avec la rappeuse australienne Iggy Azaelia. Très international, « Light as a feather » devrait également faire un énorme tabac s’il est bien promu.
En somme, un très bon EP, qui permettra de prouver à tous ceux qui pourraient croire que Katy B n’est qu’une énième popstar anglaise qu’elle a davantage de potentiel que l’ensemble des autres jeunes chanteuses qui apparaissent chacune leur tour depuis quelques années.
S’il ne s’agit évidemment pas de voire en elle une remplaçante à Amy Winehouse – elle ne joue pas dans la même catégorie du tout -, elle a en elle un chemin tout tracé pour réussir ce que la Suédoise Robyn fait depuis son album éponyme de 2005 et, surtout, depuis son triple EP Body Talk de 2009, à savoir atteindre des sommets musicaux reconnus unanimement par les media spécialisés.
Perso, si Robyn me suffisait, cette concurrence ne déplaît pas, même si MJ Cole m’avait beaucoup plus impressionné avec d’abord l’extravagant Sincere, puis surtout le parfait Cut To The Chase. Qui sait, peut-être produira-t-il quelque chose pour elle ?
(in heepro.wordpress.com, le 09/12/2012)