Argentina // Helter Skelter // The Dark... Whatever
2 250 000 tlsp. // 2 120 000 tlsp. // 2 080 000 tlsp.
Que le temps devient long devant un épisode de Dexter... Et voyez-vous, comme je traîne des pieds à voir les épisodes, j'ai accumulé du retard. J'ai voulu le rattraper en une soirée. La fausse bonne idée. Trois épisodes d'affilée : imaginez le calvaire. On ne m'y reprendra plus. En plus, je suis incapable de faire une critique cohérente, qui puisse faire état de la progression des intrigues, car je mélange un peu tout ce que j'ai vu. Dans le fond, ce n'est pas bien grave : les scénaristes aussi ont perdu le fil de leur histoire et multiplient les incohérences et les facilités. Ce dont je me souviens vivement, c'est qu'il se dégageait quelque chose d'intéressant du premier des trois épisodes. Il était beaucoup trop bavard, c'est certain, il ne s'y est même pas passé grand chose, mais les dialogues étaient soignés, remplis d'humour et de double sens. C'était l'un des points forts de la série à ses débuts, mais la tradition s'est perdue au fil du temps. Cela faisait longtemps que l'on n'avait pas eu un épisode aussi satisfaisant de ce point de vue-là. J'ai tout particulièrement apprécié la rencontre entre Dex et Isaak (dans un bar gay, confirmant au passage une théorie). Mais LA scène d'Argentina est celle où Debra avoue à son frère qu'elle a eu des sentiments amoureux pour lui. Ce n'était pas nécessairement la meilleure scène de Jennifer Carpenter depuis le début de la saison, car elle en a eu pas mal de fameuses, mais l'une des plus réussies sans aucun doute. Et puis je tenais à ce que cet aspect controversé de la saison précédente soit revisité d'une manière ou d'une autre cette année. C'était impossible de fermer les yeux dessus. Les auteurs s'en sont bien sortis. Du moins jusqu'à l'épisode suivant, dans lequel notre héros conclut que c'était une réaction logique et qu'il n'y a pas lieu d'en parler plus longuement. Un peu trop facile. J'aurais voulu le voir plus troublé. J'aurais voulu qu'il se pose lui-même des questions sur la nature de son amour pour elle... Tant pis. Il est de toute façon trop aveuglé par son Hananh, qui le rend vraiment très con. Plus encore que Lila et Lumen en leur temps. Sinon, le retour d'Astor et de Cody n'était pas une mauvaise idée. Malheureusement, ça n'a rien donné. On a dû se contenter d'un parallèle bancal entre les petites séances de fumette de la jeune fille et les activités criminelles de son beau-père, et de chamailleries agaçantes entre le cadet et son aînée.
Helter Skelter est un épisode pivot dans la saison qui, à quatre encablures du dénouement, bouleverse l'ordre établi dans le but évident de surprendre et d'éviter les remarques du style "la structure narrative est toujours la même, elle est sans surprise". Etant donné que c'est un refrain que j'entonne depuis trois ans, je me sens un peu responsable du bordel qui en a découlé. Oui, personne ne s'attendait à ce que Dexter et Isaak collaborent et encore moins que ce dernier rende l'âme aussi vite. A vrai dire, on ne pouvait pas s'y attendre pour la simple et bonne raison qu'il était inconcevable qu'Isaak puisse approcher Dexter de manière aussi répétée alors que la police et la mafia locale étaient à ses trousses. Ils auraient dû se retrouver dans une merde noire tous les deux. Mais non. Du coup, doit-on considérer que cette intrigue s'arrête là ? On ne retiendra que la prestaton impeccable de Ray Stevenson et le potentiel jamais vraiment exploité de son personnage. C'est toujours mieux que les "méchants" précédents, en même temps. Il ne faisait pas peur, mais il avait une prestance et des choses toujours très fines à dire. Debra et lui ont permis d'éviter un nouveau naufrage. Pendant ce temps, Quinn a continué à tirer les épisodes par le bas, accompagné d'un Batista toujours plus mou, toujours plus dispensable. Afin de garder un enjeu policier à la suite et à la fin de la saison, on a mis au Miami Metro un nouveau serial killer sur le dos, avec cette fois la variante de la pyromanie pour faire diversion. Dex ne nous a pas déçu : il a réussi à trouver son identité très rapidement et a ainsi pu mettre fin à ses activités tout aussi vite. C'était du remplissage pure et simple.
Et puis il y a Hannah. Ah Hannah... Je ne suis toujours pas sensible aux charmes d'Yvonne Strahovski. Je sais que c'est précisément ce qui en rend plus d'un indulgent quant à la qualité des derniers épisodes. Désolé, pas moi. Dans The Dark... Wathever, j'ai enfin ressenti un peu d'empathie pour elle. Et puis du mépris aussi. Son père était un connard fini, mais du genre de ceux qui ne sont même pas crédibles parce qu'on se dit que ça n'existe pas en vrai, des pourritures pareilles. N'empêche que la voir anéantie m'a touché. J'ai compris la réaction de Dexter, j'ai compris qu'à ce moment-là, il ait ressenti le besoin d'outrepasser le code d'Harry pour venger celle qu'il l'aime. Mais j'ai beau comprendre, ça me dérange quand même qu'il soit passé à l'acte. Je n'aime pas quand Dexter est amoureux. Je le disais plus haut : ça le rend bête. Il fait n'importe quoi. Il suffit de voir comment il a tué ce monsieur. Et que l'on n'essaye pas de nous faire douter de l'intelligence d'Hannah : bien sûr qu'elle a compris ce qu'il a fait ! Mais, plus grave encore : tout ce qui a été bâti autour de la relation Dex/Debra, le coeur de la saison, est balayé au fur et à mesure que la blonde prend de l'importance dans sa vie. L'une veut ajouter des règles au code, l'autre veut l'encourager à céder à toutes ses pulsions. Et qui pourrait franchement être #TeamHannah ? Personne, on est d'accord ? On la connait depuis trois épisodes, elle a encore tout à prouver, et on voudrait que l'on choisisse son camp ? NO WAY. La perspective, peu crédible il est vrai, d'un duo au sein duquel Debra commanderait les meurtres et Dexter les exécuterait s'envole peu à peu. Les auteurs veulent les opposer à nouveau, mais pour quoi faire au juste ? Je continue de croire que la seule chose qui pourrait sauver la série, c'est que Dex tue Debra dans le final, sentant qu'elle est sur le point de le trahir et de le livrer à la police. Sauf qu'il ne reste plus que deux épisodes après celui-ci, et je vois mal comment il pourrait en arriver là en si peu de temps, à moins d'un coup de folie. Si l'affrontement entre le frère et la soeur doit être tiède, je n'en veux pas. Et si Hannah s'en chargeait elle-même ?
Pendant ce temps-là, Dexter est loin de s'imaginer que Laguerta est à ses trousses et qu'elle est désormais persuadée qu'il est le Harbor Bay Butcher. Normal : elle agit seule, ou presque, et on ne sait pas bien où tout cela va la mener. La mort est l'option la plus probable, pusqu'on imagine mal qu'elle se taise ou que Dexter finisse en prison à la fin de la saison, mais c'est une issue tellement facile et si souvent empruntée dans la série... Matthews va sûrement jouer un rôle important dans tout ça. On le connait assez mal, mais suffisamment pour savoir qu'il n'est pas fiable. D'ailleurs, on se demande un peu pourquoi Laguerta est allée se confier à lui. C'était bien pratique pour faire le lien et ainsi amener plus rapidement l'enquêtrice vers la vérité, mais ce n'est pas très logique et ça ne lui ressemble pas vraiment. Malgré leur passé amoureux tumultueux, je l'aurais davantage vu se confier à Batista, qui aurait eu l'esprit assez ouvert pour ne pas la prendre pour une cinglée et qui l'aurait vraiment aidée. Mais comme il n'existe plus aux yeux des auteurs... Heureusement pour lui, Dexter peut désormais compter sur le soutien de deux femmes. Laquelle des deux lui sera la plus utile pour le sortir des griffes de Laguerta ?
// Bilan // C'est avec bien peu d'enthousiasme que je poursuis la saison 7 de Dexter. Elle avait pourtant si bien commencé... Les scénaristes ont enfin osé déstructurer la série, il ont réussi à nous surprendre, mais la surprise n'a pas toujours que du bon et, ici, elle se révèle plus décevante qu'autre chose. Plus que deux épisodes. Le dénouement est proche, le soulagement aussi.