Résumé. 4ème de couverture :
«Madec se dirigea vers la cuisine pour chercher un couteau à pointe fine. Comme s’il était surveillé, il s’interdit la lumière. L’obscurité ne faisait pas disparaître les formes, mais les couleurs. Est-ce ainsi que voyaient les gens dans les vieux films? L’enfant ouvrit le tiroir à ustensiles.»
Ensuite un peu de bruit, et beaucoup de silence.
Mon avis :
Alors un peu mitigée. Je suis contente de l’avoir lu, mais ce n’est pas un livre qui va marquer les annales. J’avais l’impression de suivre l’enquête sur un fait divers mais j’ai dévoré le livre. Un fait divers (la disparition de la petite Maddie ) inspire clairement le livre. Ici c’est un garçon et pas une fille. C’est en Italie et pas au Portugal… C’est la description d’une famille « bien » en apparence et sordide de fait ; le portrait psychologique des personnages est extrêmement bien dressé, mais c’est plus du journalisme qu’un roman… Et le gonflement médiatique de l’évènement est très bien décrit. J’en suis ressortie avec un sentiment de malaise…
Le sordide n’est pas des relations avec l’enfant, pas d’actes déplacés…… c’est ce qui se cache derrière une famille BCBG, de médecins connus, avec les 3 gosses, la voiture, la maison….. et les sentiments faux, les motivations pour faire grimper les enchères pour avoir plus de fric lors des reportages… les cachotteries…. on suit l’enquête comme dans les Colombo : on sait ce qui est arrivé dès le début.
Bien beau d’être une jolie famille… mais surtout ne pas gratter… et dire que nous avons certainement des voisins de ce genre….. La façade, l’importance que prend le fait d’être « connu »… Pourquoi ces faits divers nous passionnent-ils tant ? L’affaire Gregory, l’affaire Maddie…. ces disparitions d’enfants jamais élucidées… Mais l’auteur n’a pas réussi (mais le souhaitait-il ?) à insuffler de l’émotion … trop calculé, trop machiavélique… trop peu d’amour dans cette famille pour que la disparition de l’enfant soit un drame… c’est juste un fait divers instrumenté… mais il y a des jolies phrases… le style est étonnant pour un jeune… un certain maniérisme … Alors facile à lire, mais peu sympathique… histoire dont on a envie de connaitre le dénouement… mais qui est malsaine… comme ces enlèvements ou la mère est soupçonnée… alors qu’on pense toujours que les parents ne peuvent qu’aimer leurs enfants…
Petites phrases :
« Les enfants croient naïvement qu’un visage sombre est un visage de tristesse, et ils ont raison. »
« Elle avait pris l’habitude de penser sa vie au passé, comme un spectacle achevé. »
Belle famille – Arthur Dreyfus. Éditions Gallimard
Date de parution : 05/01/2012