J'adore les villes médiévales. Toutefois, je ne pense pas que j'aurais vécu très longtemps au moyen-âge, donc je suis bien content de visiter ces villes depuis ma propre époque; j'ai assez d'imagination (et j'ai assez lu) pour profiter du paysage, et du voyage temporel que ces cités anciennes peuvent procurer comme expérience, mais peux le faire avec le confort d'un aller-retour en train et avec la réconfortante certitude que je n'y mourrai pas de la peste ou dans un duel d'honneur!
En plus, je peux aussi prendre des photos, ce qui était, semble-t-il, beaucoup plus compliqué au moyen-âge.
Enfin, à l'apogée de ces cités fortifiées, les ruines n'étaient pas en ruines et n'auraient peut-être pas fait d'aussi beaux sujets de photos, puisque leur intérêt vient souvent du passé et du vécu qu'elles imposent à notre imaginaire.
Cet intérêt pour les cités médiévales en général et pour leurs ruines en particulier explique probablement pourquoi York est mon coup de coeur du présent séjour en Angleterre (bien que mes déplacements et visites aient été relativement plus limités que de coutume quand je pars en expédition - ceci fera l'objet d'un autre billet d'ailleurs). Avec des grandes portions de ses fortifications encore debout, la ville offre une merveilleuse expérience pour l'amateur que je suis. En bonus, on peut aussi y faire des rencontres amicales (comme ce chat, par exemple).
Dans le cas de York, on peut aussi pénétrer à l'intérieur de certaines portions de la forteresse, comme quelques portes et les vestiges du château. On y trouve toute sorte de passages et d'escaliers plus étroits les uns que les autres. Si j'avais vécu au moyen-âge, j'aurais été grand, au moins, ce qui m'aurait donné un point de vue sur l'existence opposé à celui que j'ai à cette époque-ci.
Comme York était le lieu d'origine du Roi Richard III, une des tours de York lui fait grand honneur, et tente aussi de rétablir sa mémoire, durement touchée sous les Tudor, à qui a profité la version de Shakespeare, et vision contre laquelle toute un pan de la région se bât encore. Sans prendre part dans cette controverse historique, il est intéressant de noter l'ensemble des faits (pour et contre Richard) qui sont étalés dans cette tour/musée lors de la visite des fortifications.
Les forteresse servant également de prison, on y retrouve des cellules qui, au moyen-âge, était assez petites, mais dont certaines avaient le luxe de posséder une toilette!
De l'intérieur, une vue sur les murailles.
Artéfacts évoquant la fin du 15e siècle et les deux ans du règne de Richard III, dont la mort a mit définitivement fin à la Guerre des Roses, et permit l'ascension de Henry Tudor (Henry VII) sur le trône d'Angleterre... ceci pavant évidemment la voie pour son successeur, le célèbre Henry VIII. Comme c'est la fille de ce dernier (Elizabeth I) qui était Reine lors de l'écriture de "Richard III" de Shakespeare, on imagine facilement pourquoi le barde avait adopté ce parti-pris dans sa pièce :-).
Un peu d'humour britannique transparaît dans certaines inscriptions. J'apprécie particulièrement la subtilité de la seconde phrase :-).
Un des vestiges du château de York (dont un autre était la Clifford Tower, montrée sur la dernière photo de ce billet).
Quant à Richard III, un élément intéressant de son histoire demeure le fait que son accession au trône a reposé sur l'invalidité du second mariage de son frère, le Roi Edward IV, et donc sur l'illégitimité de son prédécesseur immédiat, l'héritier de son frère, Edward V. Par contre, malgré ce fait, lorsque plusieurs décennies plus tard Henry VIII meurt, son héritier prend le titre d'Edward VI, reconnaissant donc implicitement le règne d'Edward V. J'imagine que pour les Tudor, c'était une autre manière de perpétuer la réputation de Richard III comme un usurpateur du trône...
C'était l'Esprit Vagabond, dans la forteresse médiévale de York, région demeurée fidèle à Richard III.
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