Brigitte Danse
Le jour jamais ne se leva
Des rafales de pluie crépitent sur les velux tandis qu’une épaisse pénombre flotte dans la chambre. Les corps dorment, se meuvent mollement pour se serrer l’un contre l’autre, encore pris dans des rêves troubles que le jour répugne à trahir. La nuit ne part pas et s’accroche désespérément au monde. Dehors la ville bouge, grouille, trépigne d’impatience et crisse sous l’orage. Les corps restent de marbre. Les paupières demeurent réticentes à toute idée d’ouverture, boîtes de pandore jumelles, scellées par le sommeil et l’appréhension. L’heure arrive, celle du réveil, et les corps se lovent encore, se nouent – bras mélangés, cheveux épars, tissus froissés. Ces corps-là refuseront de se lever. Ils resteront blottis sous la pluie qui frappe sans jamais les atteindre. Ils resteront suspendus dans une forme d’éternité qui se confond avec l’étreinte. La vie les attendra – les songes palpitants sont plus savoureux.
Notice biographique
(Une invitation à visiter le jumeau du Chat Qui Louche :https://maykan2.wordpress.com/)
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