- qu’une crèche parisienne va tester à partir de l’an prochain la surveillance électronique des enfants. Il va s’agir, pour expérimentation, d’équiper les vêtements des bambins d’une puce afin de suivre les mouvements des bébés et de savoir, par exemple, s’ils quittent la structure. Voilà une décision qui me semble essentielle. Il faut absolument influencer les enfants dès leur plus jeune âge. Il faut assurément leur inculquer la peur de l’autre, et de tout, leur inoculer une étouffante anxiété, leur offrir la douloureuse camisole de l’insécurité permanente, pour en faire, bien préparés, de futurs électeurs bien disciplinés, de futurs citoyens apeurés et obéissants. D’ailleurs, je me demande s’il ne serait pas de bon ton d’injecter aux fœtus quelques doses de médicaments dépresseurs, de placer quelques électrodes sur les ventres des femmes enceintes pour créer quelques bons stress in utéro bienvenus pour leur avenir incertain et terrifiant. Comptons aussi sur la thérapie génique, faites le 3637, pour créer des nouveau-nés aux nerfs bien à vif. En attendant qu’il progresse, quelqu’un peut-il dire au progrès qu’il a encore bien des progrès à accomplir ?
- que d'ici la fin de la décennie, les particuliers vont pouvoir aller explorer la Lune grâce à la Golden Like Company tout récemment fondée. C’est sûrement un rêve pour certains qui vont pouvoir donc pouvoir le réaliser, si tout se passe bien, si des problèmes techniques ne les clouent pas au sol ou ne les font pas exploser quelques secondes après le décollage. Il en va de cet éventuel voyage comme de toutes les premières fois, la composante risque fait partie du jeu voire du plaisir. Un vol aller-retour pour deux passagers avec une promenade sur la lune devrait coûter environ 1,1 milliard d'euros. Pour les petits budgets, pourquoi ne pas prendre qu’un aller. Avec un tempérament un peu solitaire, quelque envie monastique, une belle inspiration littéraire, il semble que l’endroit soit bien calme et approprié pour la concentration et l’écriture. Il faudrait être le premier, là aussi. Le premier livre écrit sur la Lune, ça se vendrait forcément, même si c’est mauvais, l’essentiel n’étant pas le fond mais la façon de le vendre. A l’auteur, pour un bon plan marketing et faire sourire dans les émissions de télé qu’il fera en live from the moon, je conseille de dire que ses instituteurs successifs lui reprochaient déjà de l’être trop souvent, dans la Lune, ce devrait être d’une drôlerie très vendeuse. Pour ceux qui n’ont pas les moyens du tout, il faudra patienter, les prix baisseront forcément, un jour ou l’autre, ou alors on trouvera un transport moins onéreux de grimper, la science s’y attellera, après tout, le premier vol n’a eu lieu qu’il y a 43 ans, c’était hier. En attendant qu’il progresse, quelqu’un peut-il dire au progrès qu’il a encore bien des progrès à accomplir ?
- que, le 20 novembre dernier, l'Union Internationale des Télécommunications a adopté un standard confidentiel sur les spécifications des systèmes d'analyse profondes de paquets qui permettent de vérifier le contenu des communications et de décider quoi en faire. Dit ainsi, ça pourrait paraître sibyllin ou inoffensif. Mais en clair, ça signifie la fin de la neutralité du net, l’abandon de la vie privée des internautes, puisque tout pourra être surveillé, et même un risque pour les citoyens d’être pourchassés pour ce qu’ils échangent confidentiellement, notamment dans les pays où les régimes politiques pratiquent la chasse à l’opposant de façon systématique. Big brother était déjà plus ou moins présent dans nos vies, les caméras de surveillance plus nombreuses, nos activités sur la toile vérifiables, nos données privées très moyennement protégées, désormais ce sera plus clair, elles seront supervisées, surveillées, contrôlées, examinées, inspectées. Au moins, on le sait. Et donc bientôt, ce sera pire. En attendant qu’il progresse, quelqu’un peut-il dire au progrès qu’il a encore bien des progrès à accomplir ?