Bientôt, dira-t-on “avoir la tomate” pour illustrer la bonne humeur? Cette étude vient en effet ajouter aux bénéfices de ce fruit-légume et de son anti-oxydant, le lycopène, capable selon ces chercheurs japonais et chinois, de conjurer la dépression. Ces conclusions, publiées dans l'édition de janvier 2013 du Journal of Affective Disorders montrent aussi les bénéfices nombreux et naturels des fruits et légumes, tant pour l'équilibre psychologique que pour la santé physique.
Les tomates sont riches en lycopène, un composé chimique, antioxydant naturel qui leur donne leur couleur distinctive mais aussi un certain nombre de bénéfices pour la santé déjà démontrés, comme l'effet anti-cholestérolémiant, anti-inflammatoire et plus généralement anti-AVC.
Ici, les chercheurs ont évalué, par questionnaire sur 75 produits alimentaires les habitudes alimentaires de 986 Japonais âgés de plus de 70 ans. Ils ont évalué les symptômes dépressifs à l'aide d'une version japonaise de l'échelle « Geriatric Depression Scale » sur 2 seuils, dépression légère ou modérée et sévère. Les participants ont également été classés comme atteints de dépression en cas de prise d'antidépresseurs. Les auteurs constatent que la consommation de tomates 2 à 6 fois par semaine est associée à une réduction de 46% des symptômes de dépression, vs une fois par semaine (OR : 0,54 IC : 95% de 0,35 à 0,85). Cette association n'est pas retrouvée avec les autres légumes, précisent les auteurs.
Les différences entre les tomatophobes et tomatophiles englobent de nombreuses caractéristiques de mode de vie qui peuvent influer sur le risque de symptômes dépressifs. Consommer plus ou moins de tomates pourrait être un indicateur de l'état de santé général. Cette étude transversale comporte ainsi des limites, dont outre l'erreur possible de mesure de l'apport en lycopène dans l'apport alimentaire, la non prise en compte de certains facteurs de confusion, comme, par exemple, l'association évidente entre un mode de vie sain, la consommation de fruits et légumes et la santé mentale. Mais les chercheurs suggèrent que des défenses anti-oxydantes défectueuses sont liées au risque de symptômes de dépression.
Ainsi, les sujets plus vulnérables aux dommages cellulaires liés aux radicaux libres, seraient plus vulnérables aussi à la dépression, et si les causes de la dépression sont complexes, génétiques, environnementales ou liées à une histoire personnelle, l'apport en antioxydants pourrait contribuer à réduire le risque. A minima, cette étude vient conforter la recommandation d'une alimentation variée et équilibrée et d'une pratique régulière de l'exercice pour une bonne qualité de vie et un bien-être physique et mental.
Source : Journal of Affective Disorders doi.org/10.1016/j.jad.2012.04.040 10 January 2013 A tomato-rich diet is related to depressive symptoms among an elderly population aged 70 years and over: A population-based, cross-sectional analysis (Visuel NHS)
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