Crise de lucidité? ? Stratégie ponctuelle? Aveu d’impuissance? Reconnaissance d’une politique inadaptée? Cynisme morbide?Toujours est-il que le FMI qui a imposé l’austérité la plus abjecte, les privatisations les plus invraisemblables aux Etats en difficulté économique vient de tenir des propos étonnants par la bouche d’Olivier Blanchard, l’économiste en chef.
« »La réduction des déficits, qui s’est pour le moment bien plus déployée en Europe qu’aux Etats-Unis, a eu un impact considérable sur la croissance,…, Si vous regardez pays par pays, vous arriverez à la conclusion que les pays qui ont mis en place les plans de réduction les plus drastiques sont ceux qui ont le moins de croissance ».
Beau comme un poème.
Qu’il ait fallu attendre des centaines de milliers de délogés, des suicides, des milliers de familles plongées dans la misère est déplorable d’autant que M Blanchard a le génie de l’inventeur d’eau chaude. Cela fait des années que les conséquences de la politique d’austérité instaurée par la Troïka ont été clairement dénoncées y compris par avance.
Vous proposez quoi maintenant M Blanchard?
« Les plans de réduction des déficits publics à l’oeuvre en Europe ont eu un « impact considérable » sur la croissance, selon l’économiste en chef du FMI, Olivier Blanchard.
« La réduction des déficits, qui s’est pour le moment bien plus déployée en Europe qu’aux Etats-Unis, a eu un impact considérable sur la croissance », a déclaré M. Blanchard dans un entretien accordé à la radio américaine NPR et diffusé jeudi.
« Si vous regardez pays par pays, vous arriverez à la conclusion que les pays qui ont mis en place les plans de réduction les plus drastiques sont ceux qui ont le moins de croissance », a-t-il précisé.
Les trois pays de la zone euro sous perfusion financière (Grèce, Portugal, Irlande) sont soumis à des cures d’austérité drastiques qui sont exigées par leur bailleurs de fonds internationaux, dont le FMI, et qui font l’objet d’une contestation croissante.
Tenant d’une ligne plus souple au sein du FMI, M. Blanchard avait déjà reconnu que les effets de l’austérité sur la croissance avaient été sous-estimés notamment en Grèce, en récession pour la cinquième année consécutive.
Alors que le débat fait rage aux Etats-Unis sur les moyens d’éviter le « mur budgétaire », la cure d’austérité qui se profile en l’absence d’accord politique, M. Blanchard assure par ailleurs qu’il est « en général » politiquement plus facile d’augmenter les impôts que de couper dans les dépenses.
« Il est très difficile de savoir quelle mesure, entre les dépenses ou des impôts, est la plus efficace », ajoute-t-il toutefois.
L’administration Obama défend notamment une hausse d’impôts pour les plus fortunés alors que les républicains préconisent une baisse des dépenses publiques.
Sans se référer spécifiquement à la situation américaine, M. Blanchard assure qu’ »au final » la réduction des déficits doit venir à la fois « des dépenses et recettes ». »
Source: Les Echos