Le journal Le Monde a annoncé hier un plan de modernisation du gouvernement afin de faire des économies de l'ordre de 6 à 7 milliards d'euros. Naturellement, il est hors de question de parler de RIGUEUR, le mot qui fâche, le mot interdit, tabou. Désormais, on pourra faire une politique rigoureuse, mais sans rigueur.
Comme la consigne était de ne pas augmenter les impôts, le seul moyen était de tailler dans la masse des dépenses. Patrick Devedjian, ce matin sur RTL, a bien précisé qu'il s'agissait de supprimer des dépenses inutiles. Qui pourrait être contre la suppression de telles dépenses ? On s'étonnera juste de savoir que ça n'a pas été fait avant, mais là où Alain Duhamel parle de supprimer des aides aux entreprises inefficaces, on se dirige plutôt vers une diète sévère des services publics. Après les tribunaux taillés en pièces par Rachida Dati au nom d'une réforme soit-disant nécessaire, les hôpitaux ont suivi le même chemin, on nous promet d'autres élagages du même type. Rassurez-vous bonnes gens, tout cela est fait au nom de la modernisation du service public. Curieusement, je ne savais pas qu'un des synonymes de MODERNISATION était DEMANTELEMENT. Mon dico ne doit pas être à jour ! Bien qu'on n'en parle quasiment jamais, des services publics de proximité essentiels comme la Poste sont en train de déserter l'espace rural au profit de points postes plus ou moins efficaces. Dans mon village de près de 1000 habitants, c'est fait depuis plus d'un an. Résultat, je fais 12 kilomètres en voiture pour acheter un timbre. Sympa pour l'environnement, non ?
On continue de parler du remplacement d'un fonctionnaire sur deux partant en retraite, une mesure qui rapporterait 900 millions d'euros par an. Si on le rapproche des 15 milliards d'euros du bouclier fiscal, ça donne l'ordre de grandeur de l'argent dépensé en pure perte pour nos contribuables les plus fortunés (ceux qu'on n'a plus le droit d'appeler les riches, semble-t-il).
La Gauche l'avait annoncé et elle était fortement démentie par la Droite, mais la Rigueur est bien là, toute proche. En tout cas, pour nous, car les dépenses pour l'Elysée ont été multipliées par 10 en un an, le nombre de gardes du corps du président par 4 et son salaire par presque 3. Le budget de fonctionnementdu ministère de la justice explose devant les dépenses somptuaires de Rachida Dati et pendant ce temps, Christine Lagarde nous conseille de rouler à vélo pour contrer la hausse de l'essence !
Je me demande si Sarkozy ne se foutrait pas de notre gueule... à la rigueur !
Dominik