Par Marie-Pier Charron, coach
Il y a deux petits mots qui peuvent nous donner des ailes et changer radicalement le cours de notre existence:
JE PEUX
Pas aussi populaires que «je t’aime», cette déclaration peut être néanmoins aussi enivrante… et aussi transformatrice. Car ce n’est généralement pas le manque de talent ou de volonté qui nous freine, au quotidien. C’est plutôt le sens du possible qui nous fait parfois défaut. On a appris à arracher nos rêves à la racine, à modérer notre appétit pour la vie. On noie nos désirs dans notre scepticisme, souvent bien avant qu’ils aient vraiment pris forme…
De nouveaux automatismes
Que direz-vous d’une résidence secondaire à Hawaii? Ou peut-être aimeriez-vous faire le plein d’énergie en Toscane, pendant quelques mois? Votre première réaction est probablement enthousiaste… mais réservée, aussi. Vous seriez enchanté d’avoir les deux pieds dans le sable, ou de vous accorder une année de dolce vita, mais une vague de «je peux pas» ou «c’est impossible» vient rapidement balayer votre joie et vous ramener à la réalité… Je me trompe? C’est un réflexe qu’on a peu près tous développé et nourri au fil du temps, et c’est de cet automatisme, précisément, que je vous invite à vous libérer. Car la triste réalité à laquelle on croit devoir faire face n’est en fait qu’une réalité parmi tant d’autres.
Des navet, encore des navets
Si on a toujours cultivé des navets, on ne sera pas étonné de trouver des navets dans notre potager, n’est-ce pas? De la même façon, si on a toujours cultivé des «je peux pas», il est tout à fait naturel que l’on récolte actuellement des «pas possible» et de nombreuses occasions de se sentir limitée. Ces «pas possible» ne sont pas des vérités avec un grand V, mais bien simplement le germe de graines qu’on a semées, probablement sans même le réaliser. Si le voyage ou l’emploi de nos rêves nous est présentement inaccessible, c’est parce qu’on a toujours pensé et cultivé cette idée. Tout simplement. Et comme je dis souvent «il n’est jamais trop tard pour choisir autrement». Le possible n’est pas plus difficile à cultiver que l’impossible… seule la transition exige quelques efforts.
Faire semblant
Ma stratégie-vedette pour passer du mode impossible au mode possible est la suivante: racontez-vous des histoires. Oui, faites comme si tout vous était accessible et, graduellement, de plus en plus de choses le deviendront. Si vous avez déjà étudié la Loi de l’Attraction, vous savez qu’on invite nos rêves dans notre vie en pensant et en «vibrant» comme s’ils y étaient déjà.
Crédit photo: ShadoWalker Photography / FlickR
Un exemple
Les concepts abstraits ne sont pas ma tasse de thé, et je présume que je ne suis pas la seule. Alors allons-y avec un exemple très terre-à-terre. Supposons que vous êtes serré financièrement, que vous pouvez vous offrir très peu de petits plaisirs, et que vous n’avez pas les moyens de voyager aussi souvent que vous le désirez. Comment cultiver les «je peux» dans une telle situation? Voici quelques idées:
1- Lorsque vous effectuez un paiement, quel que soit le montant, prétendez que vos fonds sont illimités. Tendez l’argent au commis, ou signez le chèque avec sérénité, en remplaçant le sentiment d’anxiété par un sentiment de confiance. Aussi, payez vos comptes aussi joyeusement que possible, en imaginant, par exemple, que vous êtes Oprah Winfrey ou Bill Gates. Pourquoi ne pas emprunter leurs puissants «je peux», en attendant d’avoir les vôtres? Vous pouvez aussi vous rappeler une période de votre vie où vous étiez plus prospère, et installer cet état d’ouverture et d’abondance en vous maintenant. Il germera, vous verrez.
2-Lorsque vous pensez à des voyages, à des voitures ou autre, réfléchissez-y comme si tout vous était accessible. Je donnais l’exemple d’une résidence secondaire à Hawaii, un peu plus haut. Même si un achat de cette envergure est hors de votre portée au moment où vous lisez ces lignes, rien ne vous empêche d’entretenir cette possibilité. Il ne s’agit pas vraiment de «rêver», mais plutôt de vous mettre sur un pied d’égalité avec ce que vous désirez. Il est bien sûr important que nos actions soient en harmonie avec notre réalité actuelle (donc dépenser selon nos moyens, pour poursuivre avec notre exemple); mais nos pensées et notre ressenti, eux, n’ont pas à être restreints. Faites face à votre réalité, mais ne ruminez pas vos frustrations… Faites en sorte d’être habité surtout par votre future réalité. En fait, voici la clé: ne portez pas plus d’attention que nécessaire à vos limites; et lorsqu’elles vous sautent au yeux, voyez-les simplement comme des barrières temporaires.
(Soit dit en passant, afficher des images qui représentent vos rêves et vous visualiser en train de les vivre est une façon simple et efficace d’élargir votre «zone du possible».)
3-Remarquez et célébrez ce que vous avez déjà. Le plus on focalise notre attention sur les «je peux pas», le plus on les cultive. Semez plutôt des «je peux», en voyant ce qui vous est déjà accessible. Voici un exercice que je propose souvent à mes clients (il est mentionné dans plusieurs livres, mais je n’en connais malheureusement pas l’auteur original): allez passer un moment au centre commercial avec 100$ ou une soixantaine d'euros dans vos poches (ou plus, si vous préférez). D’une boutique à l’autre, dépensez mentalement ce montant... Imaginez tout ce que vous pourriez vous procurer avec cette somme, et célébrez ce délicieux sentiment de possibilité. Ainsi, vous sèmerez des «je peux», qui ne pourront que porter fruit. (Une autre stratégie simple est de toujours avoir au moins 200$ en argent liquide dans votre porte-monnaie. L’idée n’est pas de le dépenser, mais d'installer en vous un sentiment d'abondance…)
Voilà! Il s’agit donc d'adopter de nouveaux réflexes, de nouvelles façons de penser, de nouveaux états intérieurs. Car si on veut ouvrir une porte dans notre vie, le premier endroit où l’ouvrir est à l’intérieur de nous-même. Votre porte est-elle actuellement fermée à ce que vous désirez, ou grande ouverte? Cultivez les «je peux», et vous pourrez…