Nous leur avons expliqué qu'ils avaient la chance de vivre dans un quartier remarquable par son patrimoine et qu'il fallait donc le protéger et le respecter. Nous leur avons montré, grâce à un diaporama de photographies anciennes en noir et blanc et plus récentes en couleur pourquoi et comment il a été construit après la Première Guerre mondiale, quels étaient les objectifs de confort pour les travailleurs et de paix sociale recherchés par Raoul Dautry, l'ingénieur de la Compagnie du Chemin de Fer du Nord responsable de sa conception et comment, bien qu'il ait été meurtri par le bombardement de Pâques 44, il en subsistait de nombreuses maisons et bâtiments d'origine.
Cet exposé a beaucoup interpellé les élèves. Ils ont reconnu les maisons, les rues, les bâtiments de leur quartier, même s'ils ne connaissaient pas le nom des rues. Ils ont été très intéressés par le témoignage de Pierre Haigneré, un enfant du quartier, qui leur a raconté sa jeunesse. Ils ont pu ainsi faire des parallèles avec la leur, et surtout avec les témoignages de leurs parents ou de leurs grands-parents. En repartant chez eux, ils avaient plein de nouvelles questions à leur poser, des informations à approfondir.
Une réussite totale donc. Et qui donne à réfléchir. Bientôt nous fêterons le premier centenaire de la cité des cheminots de Lille-la-Délivrance et pour le faire dignement, il convient d'y penser longtemps à l'avance. Comme le dit très pertinemment la fable : « rien ne sert de courir, il faut partir à point ! ». Et à voir la réaction de ces jeunes élèves de 9 – 10 ans, on peut se dire qu'il y a matière à faire quelque chose de beau, quelque chose de grand, quelque chose de formidable. On peut préparer une superbe exposition, écrire un magnifique livre d'histoire, mettre en scène de superbes spectacles. Mais rien ne se fera sans eux, les héritiers de ce patrimoine, nos successeurs.
On a senti une intense curiosité à satisfaire, une inextinguible soif de connaissance, une tentative d'appropriation de leur environnement Avis donc aux responsables du Projet éducatif global lommois, il y a là matière à réflexion.
Après tout, « l'enfant est le père de Lomme ».