Pour une première lecture, j’avoue avoir été conquis par Patrick Deville. Bon, c’est vrai que le médecin que je suis est peut être absorbé par le récit médical, et ce qui l’entoure, mais en même temps, Peste & Cholera ne souffre pas de lourdeur et se lit avec une très grande aisance et de plaisir.
Le récit est en grande partie construit à partir de correspondances d’Alexandre Yersin, ce qui donne une valeur biographique au récit, même si certains comme j’ai pu le lire par-ci par là dans la blogosphère y voit sans trop le crier une sorte de « plagiat » toléré. Je ne vais pas polémiquer la dessus, car pour moi, il ne faut pas confondre plagiat et la citation de sources bibliographiques. Je ne trouve rien d’incorrect dans la manière dont c’est fait.
Le récit nous fait faire plusieurs aller-retour entre Paris et l’Indochine, en compagnie de Yersin, ce savant qui a vite fuit les laboratoires, sans trop se couper de la bande à Pasteur, répondant présent à chacune des missions, pendant lesquelles il met en évidence le bacille de la peste, en deux temps trois mouvements, heureux bénéficiaire de la chance des gagnants. Monsieur Yersin, comme tous les scientifiques de son époque, ont bénéficié aussi d’un terrain plutôt vierge et propice aux évolutions scientifiques, et de ce point de vue, il faisait bon être scientifique à ce moment là. Scientifique universel, doté d’une curiosité démesurée il touche à tout et réussit tout ce qu’il touche.
Roman à lire, bien sûr, à mettre entre les mains des médecins et des apprentis médecins.
Peste & Cholera de Patrick Deville aux éditions Seuil dans la collection Fiction & cie.
ISBN : 978-2-02-107720-9
Imprimé en France 08/2012 (219pages)
18€
Passage de l’auteur à la grande librairie.
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