Après nous avoir bercés de mélopées imprégnées d’amour, cette grande artiste a attendu d’avoir 70 ans pour coucher sur papier ce que son cœur a gardé scellé, cloisonné jusqu’ores. Elle nous livre un premier roman tout en émotion, un peu doux-amer parfois. Elle y fait l’apologie de l’amour, le vrai, celui que l’on déclarait naguère à l’élu ou l’élue de son cœur, mais elle parle aussi de ces amours vaines qui laissent l’âme meurtrie.
Elle nous dit comment un amour peut se construire, se détruire ensuite, pour renaître à nouveau, à force de s’accrocher parce qu’aimer vaut la peine à n’importe quel prix, même si on y laisse des plumes…
Entre les lignes, on déchiffre la passion et l’amour que l’auteur porte en elle comme des stigmates. Car François Hardy est une grande amoureuse qui a suivi un chemin parfois escarpé pour approcher le firmament et se laisser porter par un amour si grandiose, si magique mais si destructeur aussi. Et elle nous le dit avec tant de sincérité et de vérité que l’on est scotché au roman du début à la fin, même si chaque page parle surtout de l’amour funeste ou nuisible, de celui à sens unique, de celui que l’auteur a traversé mille fois.
À travers un récit écrit à l’imparfait mettant en scène deux personnages principaux qu’elle surnomme X et Elle, elle signe ici une histoire d’amour compliquée, voire improbable, entre deux êtres aux antipodes l’un de l’autre.
Dans l’ensemble, j’ai été emportée par ce roman succinct (192 pages) mais j’ai éprouvé cependant une certaine lassitude, la thématique s’essoufflant rapidement. Et en cela je remercie l’auteur de ne pas s’être éternisée et de n’avoir pas accablé le lecteur d’une prose trop longue. Il y a certes de beaux messages qui remplissent le cœur d’espoir mais on sent aussi que l’auteur n’a pas encore fait le deuil d’amours fracturées qui l’ont laissée un peu amère…
Et à cause de cela, le récit devient ardu, un peu malaisé à la lecture…
L’amour fou de Françoise Hardy, éditions Albin Michel
Date de parution : 31/10/2012