Tu joues avec des billes de plomb, et c’est la fin du monde

Publié le 03 avril 2008 par Zappeuse

Apocalypse now (or tomorrow, on n’est plus à un jour près) ! Videz vos comptes épargne, engloutissez vos RTT, grouillez-vous de faire le tour du monde et de terminer le livre que vous avez commencé hier : dans quelques semaines, nous serons tous morts, alors autant en profiter à fond.

Tous ? tous. C’est un physicien américain qui le dit, ça rigole pas. Tous morts, d’un coup, parce-que notre bonne vieille terre va disparaître dans un gigantesque trou noir (avec en fond sonore la musique de 2001 l’odyssée de l’espace, ou celle de Star Wars). Si. Et en plus c’est la faute des Suisses, que l’on croyait neutres, mais non, ils fomentaient, les bougres, l’anéantissement du monde. C’est bien la peine de se prendre le chou avec le développement durable, si le développement stoppe net parce-que le durable ne dure pas plus de huit jours.

Délire ? probablement, vu de loin par temps de pluie. Résumé de l’affaire : le CERN a construit, du côté de Genève, plus exactement à cheval sur (ou plutôt sous) la frontière franco-helvête, et à 100 m sous terre, le plus gigantesque accélérateur de particules au monde. Son petit nom est Collisionneur de hadrons. Collisionneur, parce-que des particules se collisionnent à toute berzingue en tournant à toute vitesse dans un gigantesque anneau de 27 km de circonférence (c’est ce que j’ai entendu sur France-Culture hier matin). Hadrons, parce-que j’adore les nouveaux mots qui enrichissent mon vocabulaire : il s’agit d’ions de plomb.

Ce joujou onéreux doit être très prochainement mis en service. Il a pour but de permettre aux physiciens de comprendre l’état de l’univers juste après le big bang. Et c’est donc ce monstre de technologie qui embarrasse un physicien US mordu de droit (procédurier ?), qui affirme que la puissance dégagée par le collisionneur va créer un gigantesque trou noir apte à aspirer la terre entière, un peu comme Gargantua aspirant avec une paille un gigantesque bol de lait. Admettons. Peut-être. Ou pas. Dans ma grande naïveté, je me dis que ces messieudames du CERN ont du un tantinet calculer leur coup, qu’ils ne sont pas tous membres d’une secte satanique, et que leur envie de rester bien en vie doit être à peu près la même que la mienne. Conclusion : même pas peur !

A cliquer :

-> un article de Courrier International qui relate l’affaire
-> la page du CERN consacrée au joujou en question