Fini les hausses de prix abusives
touchant des médicaments
que la Sécurité sociale a cessé de rembourser ?
L’“engagement réciproque de bonnes pratiques commerciales”, signé dimanche 30 mars après plusieurs mois de négociations par les pharmaciens d’officine et l’Association française de l’industrie pharmaceutique pour une automédication responsable (Afipa) a pour but de maîtriser ces augmentations.
“Les industriels comme les pharmaciens ont intérêt au développement du marché de l’automédication, explique Magali Flachaire, déléguée générale de l’Afipa. L’accord signé crée un cadre où le consommateur aura accès à des prix libres, mais équitables et transparents.” Soit des prix qui ne varient pas trop d’une officine à l’autre au moment où ces produits s’apprêtent à passer devant le comptoir du pharmacien.
Grâce à Bruxelles, le gouvernement a entrepris d’obliger les pharmaciens à autoriser le libre accès aux médicaments hors prescription. Mais lorsqu’un patient demande conseil à son pharmacien, ce dernier lui propose un produit certes adapté, et souvent un produit à marge élevée.
Un sondage Afipa-TNS Healthcare - mené entre le 8 et le 10 janvier sur 1 039 individus âgés de plus de 15 ans - révèle que les Français accueillent d’autant plus favorablement l’accès libre aux produits d’automédication qu’ils pourront saisir les boîtes, lire les notices, et surtout “comparer les prix” (62 %) ainsi que les produits entre eux (53 %).
Le libre accès
est ainsi perçu par les consommateurs comme un “véritable changement”
dans la manière d’acheter des médicaments
L’hostilité profonde des pharmaciens d’officine au libre accès repose précisément sur cette possibilité laissée au client de comparer les prix et les produits. Le libre accès ouvre la porte, selon eux, à l’entrée de la grande distribution sur ce segment de marché. Leclerc, Auchan, Carrefour ou encore Système U n’ont jamais fait mystère de leur intérêt pour certains produits de parapharmacie ainsi que pour les produits d’automédication encore sous monopole d’officine.Pour Serge Papin, président du groupement de distribution Système U, le maintien du paracétamol ou de certains cosmétiques dans le circuit pharmaceutique est une hérésie. “Ce sont des produits de grande consommation. Si l’on veut agir sur les prix, il est sain de mettre les réseaux de distribution en concurrence”, explique M. Papin.
Concernant la sécurité, la réponse est toute trouvée : “Si on veut éviter des comportements déviants sur certains médicaments, il suffit de limiter le nombre de boîtes qu’un client est susceptible d’acheter en une seule fois”, propose M. Papin.
Pour les deux tiers des clients, le pharmacien garde un rôle pivot
Libre accès ou pas, 87 % déclarent qu’ils continueront à lui demander conseil avant d’acheter. Les clients achèteront-ils plus avec le libre accès ? 83 % affirment que non. Seuls 17 % envisagent l’achat de précaution.