Pas évident d’être alcoolique, dépressif, de subir des pertes de mémoires, et en même temps d’exercer le métier d’inspecteur de police… On se demande d’ailleurs même comment il est possible d’être un bon flic avec autant de handicaps… Alessandro Calderon pourtant est respecté et même aimé de son équipe de la brigade criminelle de Lille et ils forment tous comme une famille. C’est pourquoi quand arrivent les ennuis, ils seront solidaires de leur patron. Au début tout du moins…
Parce que les ennuis sont sérieux, et font remonter le passé, ressurgir dans l’esprit de tous, et surtout de Calderon sa bavure lors de l’affaire du Croisé-Laroche, quand il a abattu par erreur un adolescent. Les crimes barbares semblent viser Calderon et leur auteur jouer avec ses nerfs, puisqu’il l’interpelle directement au travers de lettres dans lesquelles il signe ses méfaits. Il semblerait également qu’il y ait un lien avec un meurtre non élucidé commis 15 ans plus tôt. Qui est ce Viatcheslav qui terrorise toute la région Lilloise, que veut-il ? Est-ce un tueur en série ? L’inspecteur est déstabilisé et devra même se justifier puisqu’il va lui-même être soupçonné par ses supérieurs, alors que ses proches sont visés.
J’ai beaucoup aimé l’intrigue de ce roman qui ne laisse pas une minute de répit et est plutôt bien ficelée, comme j’ai aimé la figure de cet inspecteur paumé et désabusé, dépressif, mais tenace, teigneux, obstiné, qui ne lâche pas le morceau tant qu’il na pas réussi à remonter les pistes, qui se libère de l’ordre et de la morale, envoie balader sa hiérarchie, joue cavalier seul mais protège cependant ceux qu’il aime. J’aime aussi que les méchants soient très méchants et là, on est servi avec un psychopathe made in France très crédible et qui fait froid dans le dos, et dont l’imagination en matière de tuerie est sans borne.
J’ai également aimé me promener (enfin, ça n’est pas vraiment une promenade de plaisir !) dans les rue de Lille, et dans les localités de la Métropole nordique, qui prend vie sous la plume de Frédéric Coudron. Mon seul bémol rejoint celui de Natiora qui a également lu le roman, c’est le langage parfois employé, à mon goût souvent un peu cru et j’ai trouvé tout comme elle que le style de l’auteur s’améliore au fil du roman, dans le même temps qu’on plonge au cœur de l’intrigue.
Au final, j’ai bien aimé ce polar prenant et relirai avec plaisir cet auteur. Sans tarder d’ailleurs puisque son second roman, Requiem, m’attend sagement sur ma PAL.