On ne connaît que trop bien hélas, la notion de SDF, sans domicile fixe vivant dans la rue, planqué sous un carton d’emballage ou roulé dans un vieux sac de couchage. Les années passent et leur nombre s’accroît, leurs silhouettes devenues familières dans nos paysages urbains. Chassés par beaucoup, secourus par peu, ils sont notre mauvaise conscience permanente, reproches vivants de nos sociétés injustes, incapables de répartir l’avoir entre tous ses membres.
De leur côté les Rom, comme on les nomme en un raccourci généralisé, ont un domicile mais ils le baladent de ville en ville, de terrain vague en terrain vague. Posant leurs caravanes où l’administration le permet, ou l’énervement les accule.
Les premiers voudraient se fixer mais la société les ignore ou presque, les seconds voudraient circuler à leur aise mais la société ne l’accepte pas ! La logique est souvent mise à rude épreuve de nos jours.
A ces catégories de population s’ajoute désormais les « sans bureau fixe ». Jeunes entrepreneurs ou travailleurs indépendants, ils pratiquent le « coworking », c’est-à-dire qu’ils partagent des lieux de travail mis à leur disposition pour une période très courte. Ceux-là ont du boulot mais pas les moyens de s’implanter durablement à une adresse leur appartenant.
Ailleurs, des travailleurs licenciés après un plan dit social, vont occuper leur usine pour contester la décision patronale. Ceux-là n’ont plus de boulot mais s’incrustent sur leur ex-lieu de travail.
Quel monde étrange où plus personne ne sait exactement où est sa place. D’ailleurs, avons-nous encore une place dans ce monde ?